A Golfe-Juan, le projet d'extension de la ferme aquacole continue de susciter des oppositions

La société Aquafrais Cannes, qui exploite déjà la ferme en mer existante, porte un important projet d'extension qui vise à doubler sa production. La commune et les pêcheurs locaux font partie des opposants farouches à ce projet.

Présenté -et critiqué- depuis plus d'un an, le projet d'extension de la ferme aquacole au large de Golfe-Juan avance. L'enquête publique dont il fait l'objet sera close le 22 février prochain, et le préfet des Alpes-Maritimes devra alors rendre sa décision. C'est sans doute ce qui a poussé ses détracteurs à cette nouvelle manifestation de leur opposition.

Ce vendredi 10 février, des élus de divers bords politiques se sont retrouvés sur le port de Golfe-Juan. Parmi eux, l'eurodéputée écologiste Caroline Roose, le sénateur LR Philippe Tabarot, et, en première ligne, le maire LR de Vallauris Golfe-Juan Kevin Luciano.

Le conseil municipal de sa commune a déjà adopté le 27 juin 2022 une motion d'opposition claire et nette à ce projet. Sur le port, l'élu a répété ses arguments qui n'ont pas changé :

Les effluents piscicoles qui résulteraient de cette activité importante, voire excessivement importante, seraient concentrés dans la baie, ce qui entrainerait des conséquences pour les posidonies, les nacres, et pour l'ensemble des espèces.

Kevin Luciano, maire LR de Vallauris Golfe-Juan

De leur côté les pêcheurs professionnels du secteur ont lancé une pétition en ligne. Elle rassemble pour l'instant 1630 signatures de personnes opposées au projet.

Le secteur compte déjà quatre fermes aquacoles et ne peut pas supporter un tel projet de 24.000 m2.

Patrick Wolff, représentant de la Prud'homie de pêche d'Antibes Golfe-Juan

"Opposition incompréhensible" pour Aquafrais Cannes

Porteuse du projet, la société Aquafrais Cannes exploite depuis 35 ans une ferme aquacole dans le secteur. Son projet vise à ressembler trois concessions éparses existantes, et à se doter d'une structure unique de 24 000 m2. Cette extension lui permettrait de porter d'ici 2026 sa production de poissons de 570 tonnes à 1 200 tonnes.

Posté devant la mer, Jérôme Hémar, le directeur d'Aquafrais Cannes, explique aux journalistes que cette nouvelle structure, plus au large que les parcs existants, permettra des zones d'élevages plus profondes pour les loups et les dorades. Il assure que son projet répond à toutes les exigences environnementales :

Notre projet est basé sur la conviction qu'on est capable d'élever ici un poisson de très grande qualité. Qu'on est capable de le faire dans le respect de l'environnement et du bien-être animal.

Jérôme Hémar, directeur d'Aquafrais Cannes

Ce vendredi, alors que les opposants étaient réunis sur le port de Golfe-Juan, le directeur de l'entreprise présentait une nouvelle fois son projet à d'autres élus rassemblés à la sous-préfecture de Grasse. A son bénéfice, l'avis rendu en octobre dernier par la Mission régionale d'autorité environnementale. Selon la MRAE, ce projet d'extension "offre toutes les garanties pour l'environnement, car il est éloigné des herbiers de posidonie".

Le public a jusqu'au 22 février prochain pour consulter l'avis de la MRAE, toutes les études d'impact et l'ensemble du dossier. Ces pièces sont notamment disponibles sur le site de la préfecture.

A l'issue de l'enquête publique, le préfet des Alpes-Maritimes tranchera en accordant, ou non, l'autorisation environnementale au projet.

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