Ce mardi 14 février, les médecins libéraux sont en grève. Ils se donnent rendez-vous à Paris pour manifester contre l'examen d'une loi par le Sénat, mais aussi sur protester contre certaines décisions ou pistes de réflexion de l'Assurance maladie ou du gouvernement.
Les médecins libéraux manifestent ce mardi 14 février pour faire part du malaise qui touche leur profession, et pour protester de l'examen d'une proposition de loi par le Sénat.
C'est d'ailleurs vers cette chambre que la marche de ces professionnels de santé doit se ponctuer, tous clament leur "ras le bol des lois qui détruisent la médecine générale."
Parmi eux, un praticien azuréen et président du syndicat MG France dans les Alpes-Maritimes. Le docteur Arnau est médecin généraliste depuis 33 ans et exerce actuellement dans une maison de santé de Roquefort-les-Pins. Il représente dans le département maralpin le premier syndicat du pays de sa spécialité. MG France regroupe 4757 adhérents, soit plus de la moitié des médecins généralistes du pays.
Une question de tarif
Il a quitté la Côte d'Azur ce 13 février pour rejoindre cette manifestation dans la capitale. Une évidence, plutôt que de manifester en région. De quoi agréger, aussi, un maximum de leurs revendications : "On y va car c’est à Paris que l’on peut montrer les choses, que l’on peut faire le plus de bruit. C’est là que nos chers édiles ont réussi à agréger la totalité des médecins généralistes de ce pays, dans toutes leurs obédiences, à savoir les gens qui sont pour la consultation à 50 euros, ceux qui acceptent - comme nous- les délégations de tâche, quand elles sont nécessaires dans certains endroits, ceux qui sont là aussi pour d’autres exigences, peut-être plus de forfait… On a un petit peu toutes les couleurs de l’arc-en-ciel qui vont être représentées à Paris".
Cette journée de grève pour laquelle ils ont fermé leur cabinet est aussi l'occasion de donner de la voix contre l'Assurance maladie. Elle prévoit d'augmenter de 1,50 euro la consultation chez les généralistes, quand certains plaident pour un tarif à 50 euros. Une pilule tarifaire qui passe pourtant mal pour le docteur Arnau. "Moi je ne me fais pas d'illusion. Une consultation à 50 euros, ce sont peut-être aussi des mutuelles qui vont augmenter leurs tarifs de 50 euros, donc il n'est pas question que je fasse ce coup là à mes patients. Est-ce que l'on est assez rémunérés ? Globalement oui, mais à quel prix en termes de temps de travail ? Les familles de médecins pourront vous le dire toutes."
Un projet de loi examiné ce mardi au Sénat
Cette manifestation du jour n'est pas un hasard, ni le parcours qui doit s'élancer à la mi-journée, depuis le ministère de la Santé et de la Prévention, dans le 7e arrondissement.
Les sénateurs doivent examiner un texte qui prévoit d'ouvrir l'accès direct, sans prescription médicale, à des paramédicaux tels que des orthophonistes ou des infirmières en pratique avancée. Pour le Docteur Jean-Philippe Arnau, il en est convaincu, ce n'est pas forcément synonyme d'un meilleur accès aux soins.
On a l’impression qu’on ne veut plus de la médecine générale, et que l’on ne veut surtout plus du médecin traitant. On a mis du temps à ce que ce soit valorisé comme une spécialité à part entière, et à créer des choses autour de ça. On a du mal à se dire 'pourquoi tant de haine'.
Docteur Jean-Philippe Arnau, médecin généraliste et président du syndicat MG France 06
Autre point d'achoppement, et de taille : la volonté de l'Assurance maladie de voir les généralistes assurer 35 samedi de garde chaque année. Pour Jean-Philippe Arnau, ce ne serait rien de plus qu'un frein supplémentaire à la volonté de jeunes étudiants de faire ce métier.
Ce mardi, lui défilera avec son fils, en 6e année de médecine, comme un accord entre les générations.