"Les Robin des bois des Alpes-Maritimes" : les centrales électriques de la Côte d'Azur étaient à l'arrêt ce 26 janvier

Pour faire entendre leur opposition à la réforme des retraites, les syndicats de l'énergie ont mené une action nationale ce jeudi 26 janvier 2023. La mobilisation a été particulièrement suivie dans les Alpes-Maritimes, où la totalité des usines électriques a été mise à l'arrêt.

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"C'est seulement un avertissement", prévient Patrick Santo, secrétaire général CGT Energie dans les Alpes-Maritimes. Dans un mouvement coordonné au niveau national pour marquer son opposition à la réforme des retraites, la CGT appelait l'ensemble du secteur de la production électrique à une journée de grève ce jeudi 26 janvier 2023. 

Dans les Alpes-Maritimes, le message a été entendu. "Les dix usines hydroélectriques des vallées de la Roya et de la Vésubie, de Plan-du-Var et de Saint-Cassien étaient à l'arrêt" indique Patrick Santo. Soit l'entièreté de ces structures dans le département.

Envoyer un signal au gouvernement

L'arrêt des machines a eu lieu de 11h à 14h. "Un créneau où la demande est élevée, mais l'interconnexion du réseau électrique fait que les usagers ne sont pas impactés directement" assure Patrick Santo. En revanche, cette coupure de la production d'électricité représente une gêne considérable pour le gouvernement, selon le syndicaliste : 

"Lorsque nous arrêtons la production, EDF ne peut pas exporter d'électricité vers d'autres pays. L'Etat n'est donc pas en mesure de répondre à ses obligations et s'expose à de fortes amendes.

Patrick Santo, secrétaire général CGT énergie 06

De plus, pour pallier l'improductivité française, le gouvernement est dans le même temps contraint d'acheter de l'électricité à l'étranger, "parfois à plus de 1000€ le mégawattheure (MWh), presque vingt fois le prix !". Ces actions représentent ainsi une double peine pour l'exécutif. 

Selon le représentant de la CGT, d'autres mobilisations nationales comme celle-ci suivront. "On peut encore monter d'un cran si le gouvernement ne recule pas avec cette réforme qui va à l'encontre des attentes des citoyens" affirme Patrick Santo. Mais pour lui, "l'objectif n'est pas de faire un black-out non plus. On ne veut pas se mettre la population à dos". Bien au contraire.

Robin des bois de l'énergie

A l'inverse, les grévistes maralpins ont participé ce jeudi 26 février à l'opération "Robin des bois". Dans toute la France, les salariés du secteur énergétique ont placé en gratuité d'électricité ou de gaz écoles, HLM ou encore hôpitaux. Ils ont également accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés.

Dans les Alpes-Maritimes, Patrick Santo explique que cela a concerné quelques communes et quartiers, aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural : "vous vous doutez bien qu'on n'a pas fait ça au cap d'Antibes...Par contre, un quart des foyers des vallées de la Roya et de la Vésubie ont des difficultés pour payer leurs factures d'énergie, alors on veut redonner espoir aux gens. On est hors-la-loi mais on est dans la morale". 

Du côté de l'exécutif, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ainsi que son homologue de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, prévenaient en début de semaine que ces actions sont "inacceptables", qu'elles relèvent de "l'intimidation" et qu'elles ne sont pas "légales".

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