La collecte nationale des "Restos du Cœur" commence ce vendredi. Le nombre de bénéficiaires a considérablement augmenté dans toute la France. 50% d'inscrits en plus dans les Alpes-Maritimes pour l'association fondée par Coluche en 1985.
Les portes du local d'Antibes s'ouvrent en avance, dehors il y a déjà une longue file d'attente. Ce mercredi, comme les trois autres jours de distribution aux restos du cœur, on sert jusqu’à midi.
Dans la foule, un homme vient depuis cinq ans pour remplir son caddie. Des pâtes, des produits alimentaires et de première nécessité surtout. "Ça doit tenir deux semaines" nous explique-t-il. Quand on lui demande ensuite combien de bouches il doit nourrir, il répond "six".
Des bénévoles mobilisés
"C'est tomate mozzarella feuilletée, d'accord ? " Les bénévoles prennent le temps d'expliquer chaque don et d'échanger avec les bénéficiaires en donnant de la main à la main.
Rachelle Duchemin propose des cafés à ceux qui en veulent. Bénévole depuis 26 ans aux Restos du Cœur d'Antibes, elle n'a jamais vu autant de monde.
La semaine dernière on avait encore plus de monde, il parait qu'il y avait jusqu'à 200 personnes.
Elle marque un silence, "c'est triste mais c'est comme ça, malheureusement". C'est surtout beaucoup pour cette ville d'un peu plus de 70 000 habitants.
50% de bénéficiaires en plus dans le département
Rachelle et les autres bénévoles ont servi 25% de personnes en plus à Antibes cette année. Dans le département des Alpes-Maritimes, c'est 50 % de bénéficiaires en plus depuis le début de la campagne.
Parmi ces nouveaux visages, certains viennent d’Ukraine comme Maria qui a fui les bombes avec sa mère : "On est très reconnaissantes de pouvoir avoir de la nourriture gratuitement, la France aide beaucoup les Ukrainiens et les autres personnes".
Personnes âgées, mères isolées… dans les listes des Restos il y a depuis peu une nouvelle catégorie de bénéficiaires : les travailleurs pauvres.
"Ce sont des gens qui ont des petits salaires et qui ne peuvent pas s’en sortir parce que dans notre département les loyers sont excessivement chers. Donc quand vous enlevez le loyer, l'électricité qui explose et tout ça, et bien les gens n'arrivent plus à assurer les fins de mois" explique Martine Godfrind, responsable des Restos du Cœur à Antibes.
Le reportage dans les locaux d'Antibes de Nathalie Jourdan et Denis Pardanaud :
Un approvisionnement bien organisé
La structure nationale des restos approvisionne les centres. Il y a aussi les surplus donnés par les magasins locaux, mais l’augmentation du nombre de bénéficiaires n’est pas sans conséquence sur la distribution.
Un bénéficiaire nous confie :Ils donnent beaucoup moins. C'est plus difficile effectivement. La demande a augmenté beaucoup plus.
Pour la collecte nationale des Restos du Cœur dans les magasins, les bénévoles azuréens comptent sur les dons pour remplir leurs étagères qui se vident cette année, plus que jamais.