Incendies. 7 départs de feu en une semaine, un maire des Alpes-Maritimes interdit l'accès à la forêt de sa commune par peur d'un pyromane

La ville de Biot près d'Antibes a connu plusieurs départs de feu en quelques jours. Jean-Pierre Dermit, le maire LR de la ville, craint qu'un pyromane ne tente de mettre le feu volontairement à un territoire très boisé.

En une semaine, la commune de Biot a vu six départs de feu : la semaine dernière, quatre se sont déclarés en une heure dans un rayon d'un kilomètre et ce jeudi 4 août, deux incendies ont débuté dans le même secteur. Un septième départ de feu a été constaté samedi 6 août dans le bois. Il a brûlé 150 m2 de terrain.

Pour le maire de la ville, Jean-Pierre Dermit, c'est "plus que suspect". Il va même jusqu'à exprimer son affreux doute : "un pyromane rôde".

Il a donc décidé de prendre un arrêté municipal interdisant "la fréquentation de nos bois et forêts communales et départementales", a-t-il indiqué à France 3 Côte d'Azur.

D'après l'Office National des Forêts (ONF), neuf incendies sur dix sont d'origine humaine. En moyenne, trois sur dix sont intentionnels.

Ses soupçons semblent corroborés par Christophe Peigne, responsable de la Recherche des Causes et Circonstances d'un Incendie (RCCI) du Var, qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".

Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller.

Christophe Peigne responsable de la Recherche des Causes et Circonstances d'un Incendie (RCCI).

"On a évité le drame"

Ce jeudi 4 août, 2500 m2 de forêt ont brulé à Biot, ont indiqué les sapeurs-pompiers.

"On a évité le drame", se rassure l'édile de Biot, visiblement inquiet. La commune s'étend sur 1600 hectares et la moitié de la surface est recouverte de forêt.

L'incendie qui a ravagé plus de 3000 hectares dans le département en 1969 est encore ancré dans les esprits des habitants de Biot. La ville avait alors subi une énorme perte en voyant s'enflammer plus de 780 hectares de forêt.

A présent, si une centaine de caméras de surveillance sont installées dans la ville, difficile de mettre en place un tel contrôle sur le reste du territoire, au coeur des bois notamment.

On a renforcé tous nos contrôles sur nos massifs forestiers.

Jean-Pierre Dermit, maire de Biot.

Trois hélicoptères bombardiers d'eau du SDIS se sont déplacés depuis leur poste de Sophia-Antipolis. Chaque été, ils se tiennent prêts à intervenir dès qu'il est nécessaire. Cette mesure a été prise par le département.

Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour la commune de Biot et par la police pour la ville d'Antibes, concernée aussi par ces départs de feux suspects.

Quelle peine pour les pyromanes ?

La peine encourue par une personne ayant volontairement mis le feu peut aller jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.

Si le crime est commis par un magistrat, un militaire de la Gendarmerie nationale, un fonctionnaire de la Police nationale, des douanes ou de l'administration pénitentiaire ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique, ou un sapeur-pompier ou un marin-pompier, alors la peine est de 20 ans de prison.

Cette peine peut être aggravée en cas de mort d'une personne et ainsi aller jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité et 150 000 euros d'amende. 

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