Le tarif du matelas sur les plages privées n'a pas échappé à la flambée des prix. C'est peut-être l'une des raisons avec la baisse du pouvoir d'achat qui explique le succès mitigé de leurs locations cette saison.
C’est ce qu’on appelle des habitués. Cela fait huit ans que ce couple de Norvégiens vient chaque été se poser au premier rang des transats de cette plage de Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes. "Ce sont les vacances, il faut en profiter" nous explique madame avec le sourire.
Autour d’eux, les matelas sont presque tous réservés ce samedi 19 août mais ça n’a pas été le cas tout l’été.
Jean Jimenez, directeur de la plage, a eu une saison estivale en demi-teinte : "On a une perte de 20 pourcent. Là cette année, ça a été très compliqué, on a plutôt fait des courts séjours, des gros weekends où on remplissait à 100%, mais en semaine, c'était très compliqué".
Pourtant, il l’assure, chez lui la location des transats n’a pas augmenté.
"C'est toujours trop cher"
Quelques rangs derrière, cette famille de trois enfants arrive de Vesoul, Haute-Saône. À 45 euros le matelas, ça fera 270 euros la journée car ils ont décidé de prendre six matelas, soit un de moins que prévu. "C’est toujours trop cher, on s’y attend en arrivant" explique le père de famille, fataliste.
À Juan les Pins, comptez minimum 40 euros pour la première ligne de matelas. Le pompon, c'est le ponton de cette autre plage privée. Il faut débourser 60 euros pour une journée avec transat et parasol, le prix de la sérénité.
Une cliente arrive pour s'installer sur son transat au niveau du ponton. Elle a voulu profiter jusqu'au bout de ses vacances : "Euh oui, ça se paie, c’est vraiment plus cher mais c’est mon dernier jour".
L’an dernier, cela coûtait 15 euros de moins et cette année, certains clients préfèrent reculer, comme nous l'explique Tristan Bouffier, responsable de la plage : "Ils passent de la première ligne à la troisième, la quatrième, après ça fait un tri, mais on a des clients un peu plus fortunés qui viennent".
Plage privée moins chère
Cette hausse des prix est imputée à l’inflation. Elle épargne une plage voisine, gérée en régie municipale. Là-bas, le matelas est facturé 10 euros la journée, ce qui a su convaincre cette habituée des plages privées de changer ses habitudes : "Ça fait 16 ans qu'on est dans la région, on a constamment fait des plages privées et cette année, j'avoue, que pour un confort équivalent on est sur du raisonnable".
Le décor est plus minimaliste mais la prestation reste là même que pour une plage entièrement privée et surtout, ces transats dans des zones délimitées permettent d'éviter la foule de la Côte d'Azur. Pas question que quelqu'un vienne coller sa serviette à quelques centimètres.
Il reste donc la plage publique pour la grande majorité des vacanciers qui n'ont pas les moyens. Il faut apporter son propre parasol mais on peut choisir sa couleur et surtout, c’est gratuit.