Après la mort soudaine de l'orque Moana à Marineland, les associations de défense animale réagissent : "la honte !"

L'orque mâle Moana est morte soudainement dans la nuit du 17 au 18 octobre à Marineland à Antibes. One Voice et la Fondation Brigitte Bardot s'indignent. Un examen post-mortem a été diligenté.

Le parc aquatique Marineland a annoncé, mercredi 18 octobre, la mort inatendue de son orque Moana, âgée de 12 ans, dans la nuit de mardi à mercredi. Ce décès arrive un mois après que la justice ait ordonné une expertise sur son état de santé. 

"Les soigneurs animaliers et toutes les équipes de Marineland sont très attristés par la perte soudaine et inattendue de Moana", explique le communiqué, évoquant une perte "extrêmement douloureuse". Venue au monde, le 16 mars 2011 à Marineland, Moana était la troisième orque au monde - et première en Europe - née par insémination artificielle.

Elle a toujours vécu au parc zoologique, aux côtés de sa mère Wikie (22 ans), son oncle Inouk (24 ans) et son frère Keijo (9 ans), tous trois nés à Antibes. Son père Ulises est une orque sauvage capturée en Islande et détenue au SeaWorld de San Diego en Californie.

Un examen post-mortem a été diligenté par les autorités compétentes pour comprendre les raisons de sa mort et les premiers résultats sont attendus "dans les prochaines semaines", précise Marineland. En général, les orques vivent plusieurs dizaines d'années et, même en captivité, certaines ont atteint la cinquantaine. 

Des expertises sur l'état de sa santé

En septembre dernier, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait ordonné une expertise sur l'état de santé d'Inouk et Moana ainsi que sur les conditions de vie des orques du Marineland, à la demande insistante de l'association One Voice. Après cette décision en appel, le Marineland s'était engagé à collaborer, estimant que cela permettrait de "prouver son professionnalisme et son engagement" et de présenter "enfin des faits précis, objectifs et vérifiables et non pas basés sur des rapports établis par des militants".

Des experts mandatés par One Voice ayant observé les orques depuis le bord du bassin avaient relevé des comportements répétitifs et stéréotypés pour les quatre orques, des lésions sous-dermiques pour Moana et des dents usées à l'extrême pour Inouk. L'année dernière, en mai 2022,  l'association avait déjà estimé que Moana  présentait un certain nombre de troubles physiques dus aux conditions de sa captivité.

Lors de son anniversaire en 2022 :

"Une vie d'esclave"

"La honte!", a réagi l'association mercredi sur les réseaux sociaux : "Nous lançons une procédure en justice. Pendant plus de 2 ans, nous avons demandé une expertise vétérinaire indépendante, Marineland s'y est opposé. Les responsables devront rendre des comptes, nous y veillerons".  Sea Shepherd et la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences pointent du doigt les delphinariums dans leurs messages publiés sur X (ex-Twitter). C'est Assez, association qui lutte contre la captivité et le massacre des cétacés, porte plainte pour "atteinte involontaire à la vie d’un animal et défaut de soin" Christophe Marie, le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot s'est aussi empressé de tweeter pour dénoncer les conditions de vie de l'orque : " Mort de l'orque Moana, à l'âge de 12 ans, dans son bassin chloré du Marineland . Une vie d'esclave qui nous plonge dans la honte, au moment même où Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, s'apprête à trahir et bafouer la loi de novembre 2021 qui interdit les spectacles de cétacés".

Le parc, qui se défend de participer "à plusieurs programmes européens en faveur des espèces menacées", se prépare à l'entrée en application de la loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale, qui interdira à partir de décembre 2026 les spectacles de cétacés et, sauf dérogation, le maintien des orques et dauphins en captivité dans le parc. Marineland est donc en réflexion pour relocaliser ses animaux.

Selon One Voice, la piste envisagée est un départ pour le Japon, la pire des solutions à leurs yeux. Ils préconisent plutôt un sanctuaire en construction au sud de Montréal au Canada "où les conditions de captivité sont meilleures et le temps de trajet plus court."  Un rassemblement est organisé par l'association samedi 21 octobre devant Marineland à 15h. 

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