Le port du masque obligatoire sur la plage fait réagir : "c’est aberrant. On ne sait jamais ce qu’on doit faire "

Un arrêté de la préfecture des Alpes-Maritimes daté du 6 avril rend le port du masque obligatoire sur toutes les plages du département sous peine d'une amende de 135 euros. Une mesure qui fait réagir les Azuréens.

Il fait 20 °C à l'ombre sur la plage de la Gravette à Antibes dans les Alpes-Maritimes ce jeudi 8 avril. Une centaine de personnes profitent, au soleil, de la douceur du printemps et laissent le soleil leur caresser le visage. 

Personne ou presque ne porte de masque et la grande majorité des Azuréens que nous avons interrogés ne compte pas bronzer avec une marque rectangulaire bien visible.

"C'est aberrant"

Le long du mur, un groupe d'amis antibois "se réunit ici presque tous les jours. Sauf quand il pleut". Tout le monde a le sourire jusqu'à ce qu'ils apprennent que le masque est devenu obligatoire sous peine d'amende sur leur plage favorite, comme partout ailleurs. 

"A qui profite le crime ?" s'agace Myriam Querio, infirmière qui se dit vigilante dans son travail. Elle poursuit : "je pense que c’est aberrant. On ne sait jamais ce qu’on doit faire". Elle tient à féliciter les policiers municipaux d'Antibes qui font preuve de tolérance en fonction des situations. 

En face d'elle un autre ami s'énerve :

C'est un arrêté fantaisiste qui ne correspond en rien à la réalité. Ca ne sert strictement à rien. Il y a du grand air aujourd'hui, on est au mistral. Je ne pense pas que c'est là où le virus va se propager au maximum. 

Fabrice Buisson d'Antibes.

Juste à côte, une habitante de Valbonne a fait le déplacement à la limite des 10 kilomètres autorisés pour les sorties. Elle aussi est contre le port du masque obligatoire sur la plage :"A Paris ils se font des dîners à 400 euros et on ne leur envoie pas la police..."

Tout autour beaucoup de jeunes étrangers, la plage a l'accent anglais. Aucun de ces jeunes ne porte de masque et beaucoup consomment de l'alcool, pourtant interdit sur la voie publique dans le cadre des mesures sanitaires imposées par le gouvernement.

Un peu plus loin, Marisa Herero est venue sur la plage avec ses deux enfants. Cette Espagnole vit depuis 17 ans à Antibes et elle explique qu'en Espagne la situation est bien différente. "Toute ma famille vit là-bas. En Espagne c’est obligatoire mais pour faire respecter ça, la police habite à la plage. Ici on ne va pas le respecter. Il faudrait déployer 10 000 fois plus de policiers".

Finalement, l'Espagne a fait marche arrière ce jeudi et n'imposera pas le port du masque à la plage comme elle l'avait d'abord annoncé. 

Une obligation et des questions

Le port du masque est obligatoire depuis mercredi 7 avril et jusqu'au 3 mai précise l'arrêté de la préfecture des Alpes-Maritimes consultable en ligne et visible à la page 27 de ce document.

Les personnes qui pratiquent une activité sportive ne sont pas obligées de porter le masque. Par contre, elles doivent garder le masque sur eux (dans leur poche ou dans un sac) pour le remettre une fois l'activité terminée.

Le préfet du département, Bernard Gonzales, se base dans le texte de l'arrêté sur le taux d'incidence et le taux de positivité du département encore trop élevés pour justifier cette mesure.

Sur la plage, les deux seules personnes qui portent le masque sont debout et habillées. Guilaine et Isabelle, l'une de Cannes, l'autre de Cagnes-sur-Mer, se sont rejointes à Antibes pour respecter la règle des 10 kilomètres.

Ces deux amies sont prêtes porter le masque sur la plage : "Quand on est à l’extérieur on l’a d’office. J’y suis tellement habituée ça ne me dérange pas" précise Guilaine.

Reste maintenant à savoir comment les polices nationale et municipale vont faire respecter cette mesure. Si les habitudes ne changent pas, les amendes risquent de pleuvoir sur les plages des Alpes-Maritimes, à moins que la "tolérance" demandée par certains baigneurs, soit appliquée par les forces de sécurité. 

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