Le Sénat dominé par l'opposition de droite a adopté ce jeudi 30 septembre en première lecture une proposition de loi contre la maltraitance animale. Mais cette version va moins loin que celle validée par l'Assemblée nationale en janvier dernier.
Ce n'est pas une surprise. Le Sénat dominé par l'opposition de droite a adopté ce jeudi soir en première lecture une proposition de loi contre la maltraitance animale, mais dans une version allant moins loin que celle validée par l'Assemblée nationale en janvier dernier.
La rapporteure Anne Chain-Larché a devant ses collègues, donné une explication de texte avant le lancement de la discussion sur le fameux article 12 de la proposition de loi, largement réécrit en commission.
Si l’on vise avant tout le bien-être animal, assurer leur avenir doit être notre priorité. Être sûr que leur avenir est en France, dans des conditions encadrées, me semble plus raisonnable que de les envoyer dans d’autres continents ou le bien-être animal n’a pas de cadre législatif
Ce n'est plus le temps des demi-mesures ou, pire, des faux-semblants" , avait affirmé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, au coup d'envoi dans la matinée sur ce texte de la majorité présidentielle.
Les sénateurs se sont opposés à l’interdiction de la reproduction des dauphins dans les parcs, arguant qu’une telle mesure n’était pas applicable en raison des risques biologiques pour l’animal.
La mesure, votée par l’Assemblée nationale, a été retoquée en séance.
En lieu et place, les sénateurs proposent qu'un comité de spécialistes travaille à de nouvelles réglementations pour les delphinariums, qui n'ont actuellement pas de solution pour leurs cétacés.
Pour la sénatrice des Yvelines Sophie Primas interdire la reproduction des dauphins en captivité est impossible :
Députés et sénateurs doivent maintenant tenter de trouver un accord sur ce texte qui doit contribuer à éviter les achats impulsifs d'animaux de compagnie et entend aussi durcir les sanctions en cas de maltraitance.
De leur côté, les associations de protection des animaux maintiennent la pression. Le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie, a fustigé "un Sénat rétrograde, incapable de percevoir l'attente sociétale". La SPA a dénoncé "un rétropédalage dangereux, qui trahit une posture passéiste en matière de respect des animaux".
Le député LREM des Alpes-Maritimes, Loîc Dombreval avait en début de débat exprimé ses craintes : "Les sénateurs, à contre-courant de l’opinion publique, réautorisent les delphinariums, la faune sauvage dans les cirques, la vente d’animaux de compagnie en animalerie et j’en passe. Ils seront les seuls responsables si la loi contre la maltraitance animale n’aboutit pas."
C'est bien un un texte en partie édulcoré qui doit être revu.
(Avec AFP)