Après avoir été annoncés en partance vers la Chine en 2019, ces animaux pourraient être acheminés près de Kobe, au Japon selon l'association One Voice.
Une annonce qui fait des vagues. L'association One Voice a accusé Marineland d'Antibes, dans un communiqué publié mercredi 24 mai, d'avoir l'intention d'envoyer ses quatre orques dans un aquarium japonais. "C’est avec colère que nous avons appris la nouvelle. Le Marineland d’Antibes, qui a exploité Inouk, Moana, Wikie et Keijo toute leur vie, compte à présent les envoyer au Japon début 2024", peut-on lire dans ce document.
Ces quatre orques, les seules présentes actuellement en France, seraient toutes nées sur site. Depuis de nombreuses années, leur condition et leur sort sont attentivement observés par One Voice.
Marineland "n'infirme, ni ne confirme" l'existence de ce projet
Fin 2019, l'association avait été alertée de l'existence d'un projet de déplacement de ces animaux. Quatre ans plus tard, l'histoire se répète. Le groupe espagnol Parque Réunidos, l'un des plus grands gestionnaires de parcs en Europe, aurait l'intention de les transporter jusqu'au Suma Aqualife Park près de Kobe au Japon. Ce dernier affiche dans les guides touristiques, 13 000 animaux aquatiques de plus de 600 espèces différentes.
"Les quatre orques auraient même été mesurées pour choisir la taille des brancards de transport selon une lanceuse d’alerte qui nous a contactés directement et une source concordante", assure One Voice dans son communiqué. Les associations de défense des animaux, comme Sea Sheperd, ont elles aussi réagi sur Twitter.
Contacté par France 3 Côte d'Azur, la direction de Marineland "n'infirme, ni ne confirme" l'existence de ce projet.
"Nous étudions plusieurs pistes de relocalisation des orques."
La direction de Marinelandà France 3 Côte d'Azur
One Voice interpelle l'Etat
L'association soupçonne aussi que ce déplacement couvre une vente, bien que cela soit interdit selon des accords internationaux. One Voice interpelle l'État sur son rôle et ses responsabilités. La fin des delphinariums est actée en France, à l'horizon 2026, et avec elle la fin de la détention et de la reproduction des cétacés, mais pour l'heure, aucun décret d'application n'a été publié.
Un retard dans l'échéancier est à craindre. Et surtout, quid des animaux actuellement dans les bassins ?
La piste de la création d'un "sanctuaire"
One Voice demande au ministère de la Transition écologique "l'abandon de ce projet cynique" et la création d'un sanctuaire. L'association a, en effet, élaboré un protocole afin de transférer les orques en captivité vers ce lieu pour éviter toute maltraitance animale. Un projet mené en collaboration avec le Whales Sanctuaray Project.
Selon One Voice, les animaux pourraient ainsi retrouver, dans un premier temps, "leur masse musculaire perdue à force d’inactivité et apprendre à manger à volonté, sans qu’on leur demande d’amuser la galerie pour avoir droit à de la nourriture".
Les orques pourraient faire l'objet d'un examen vétérinaire approfondi. Les animaux seraient alors en semi-liberté et pourraient même bénéficier de soins médicaux.
"Nous appelons l’État à financer ce type de sanctuaire, comme il aurait dû le faire dès le début, et à se prononcer contre leur envoi vers d’autres delphinariums."
One Voicedans un communiqué
L'an passé, le tribunal judiciaire de Grasse avait rejeté la demande de nomination d'un expert chargé d'ausculter deux orques du parc Marineland d'Antibes, Maona et Inouk qui, selon l'association One Voice, souffraient de "graves problèmes de santé". L'affaire sera jugée devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, le 19 juin.