Le vieux micocoulier implanté au cœur du marché provençal d'Antibes était fragile. Etait, car à cette heure il n'en reste que le tronc et des souvenirs vieux de 150 ans !
150 ans qu'il domine majestueusement un coin de la célèbre place du marché provençal à Antibes. Bien connu des habitués des halles, c'est lui qui au fil du temps s'est glissé, s'est enchâssé dans leur charpente...
C'est "la contrainte de son environnement" qui l'a lentement fragilisé au fil des années. Pas de réelles maladies, pas d'invasion de parasites pour le ronger, mais une croissance qui s'est faite entre bitume et installation de poteaux dans le sol."Il y a une dizaine de mois, nous avons réalisé un diagnostic des arbres présents sur ce secteur de la ville, il est apparu que le micocoulier était dangereux pour la ville. Son abattage était nécessaire" - Jeff Ménétrier, directeur adjoint de l'environnement à la mairie d'Antibes.
"Ses racines sûrement endommagées ont permis à des champignons aussi de s'installer et de dégrader progressivement les tissus de l'arbre, le fragilisant" précise Jérémy Fisher, directeur adjoint au cabinet d'expertise Agrobiotech.
Voyez ces images réalisées par la mairie le 2 mai dernier :Extrêmement fragilisé, le diagnostic est sans appel : l'arbre peut casser s'il est soumis à de trop fortes rafales de vent. Le risque est de le voir se briser à sa base, casser au niveau du collet."Grâce au son, en tapant sur le tronc, on se rend compte qu'il est creux. Le son devient de plus en plus net lorsque l'on remonte, car en haut, on n'a plus de dégradation des tissus."
Abattage en deux temps
Pour des raisons évidentes de sécurité, l'abattage de l'arbre doit se faire en deux temps. D'abord, la partie au-dessus du toit, dans un deuxième temps, la partie basse et creuse.A partir du 1er juin, le marché ouvrira également le lundi, ce qui ne laissera alors aucun jour de disponibilité aux équipes pour finir la tâche sans présence du public.
"On fait donc de notre mieux pour retirer la partie basse avant le 1er juin', précise la ville. "Si ce n’est pas possible alors ce sera septembre."
Ils étaient une trentaine
Dans les années 30, plus de 30 micocouliers avaient été plantés le long de la halle. Un bel alignement. Seuls deux spécimens ont traversé le temps."Ce n'est jamais facile pour les services des espaces verts d'abattre un arbre vivant", précise le directeur adjoint de l'environnement.
"Nous passons notre temps à planter, à empêcher les abattages liés à des chantiers par exemple. Nous préservons le plus possible, mais quand la sécurité est en jeu, il n'y a pas d'autre solution."
L'arbre était donc là depuis 1870...