S'inspirer du cerveau humain pour rendre plus performante l'intelligence artificielle (IA) : c'est le travail du laboratoire LEAT, à Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes. En pleine Semaine de la recherche sur le cerveau humain qui a lieu jusqu'au 21 mars, nous vous emmenons à la découverte d'une technologie à mi-chemin entre le biologique et l'informatique.
Importer le fonctionnement biologique du cerveau humain dans un ordinateur, ce n'est plus de la science-fiction. Le laboratoire LEAT (Electronique, Antennes et Télécommunications) de Biot met au point des puces électroniques qui reproduisent le fonctionnement des neurones.
Dans le campus SophiaTech, l'équipe de chercheurs développe les applications concrètes de cette technologie.
Du cerveau à la machine
Il existe ainsi des puces, qui savent trier les informations et reconnaître les images, comme le fait un cerveau humain. Très utile pour les satellites.
"La puce classe directement les images comme étant exploitables ou non", explique Edgar Lemaire, docteur en électronique. "Elle évalue si ça vaut le coup d'envoyer les images vers la terre." Ainsi, il y a moins de stockage et moins d'énergie consommés, puisque les photos inexploitables ne sont pas gardées.
Principale raison pour s'inspirer du cerveau humain : son efficacité, avec ses 100 à 500 milliards de neurones et ses économies d'énergie.
"Le cerveau biologique a une consommation énergétique très faible, c'est une entité autonome, à la différence d'un ordinateur qui doit être relié au courant.", précise Benoît Miramond, professeur en neuroélectronique.
Voiture autonome
Cette technologie, inspirée du corps humain, participe aussi au développement des véhicules autonomes pilotées grâce à l'intelligence artificielle (IA).
Ici, c'est une caméra qui reproduit le fonctionnement de la membrane basée au fond de l’œil. Ses avantages : elle ne s'active que s'il y a du mouvement et allège l'information transmise à la puce.
Cerveau numérique
Alors, jusqu'où peut aller la science dans la reproduction du cerveau humain ?
Le Human brain project, est un projet européen de simulation du fonctionnement du cerveau humain. Un cerveau numérique qui devrait servir à mieux comprendre les maladies neurodégénératives.
Sinon, éthiquement, il n'y a pas de raison d'aller vers une reproduction parfaite du cerveau. Il faut faire des IA au service de l'humain, mais pas faire d'autres entités aussi autonomes.
Selon Benoît Miramond
Pour prolonger la réflexion sur les liens entre IA et biologie, plusieurs événements sont organisées dans le cadre de la Semaine de la recherche sur le cerveau. Conférences et projections de films ont lieu jusqu'au 21 mars.