Transport. Ce train sans conducteur mis au point dans les Côtes-d'Armor pourrait devenir le taxi des usagers du rail en zone rurale.

Le Taxirail fonctionne sans conducteur, à l’hydrogène et à l'électricité. Il peut transporter jusqu’à 40 personnes à une vitesse maxi de 100 kms heure sur des petites distances. Un concept né dans les Côtes-d'Armor, à Plusquellec (22), près de Guingamp. Son inventeur, Régis Coat, défend ce mode de transport non polluant, permettant de desservir des territoires ruraux oubliés .

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Régis Coat, Président de Taxirail SAS,  ne manque pas d'arguments pour défendre son projet de Taxirail qui avance déjà à bonne vitesse. Après la phase de recherche, une toute première expérimentation est prévue fin 2022 en Basse-Normandie sur une portion de ligne ferroviaire non utilisée d'1,6 kms sur la commune de Port-Jérôme-sur-Seine. 

De quoi s'agit-il? Le taxirail  ( 6 mètres de long, 2,90 mètres de large et 3,25 mètres de  haut) offre 40 places voyageurs, dont  16 places assises et deux pour les fauteuils roulants. Pas de toilettes, un confort plutôt de type tramway et des lignes potentiellement prévues sur des trajets entre 10 et 80 kms . Pas de chauffeur, donc un service possible 7/7 jours et 24/24 heures. Dessertes visées : celles qui ne sont pas ou plus assurées au quotidien par les trains.


"C'est un marché à minima européen. Nous avons même des marques d'intérêt au delà"
explique Régis Coat. "Notre innovation est idéale pour les lignes déficitaires fermées. Le taxirail peut être un outil pour redynamiser le développement des territoires et ramener de l'attractivité pour les entreprises des zones rurales."

Depuis les gilets jaunes, on sait bien que le coût du transport dans les zones rurales est une question majeure. Avec des emplois payés au smic et souvent 2 voitures dans un couple pour pouvoir aller travailler, le train est une solution. Encore faut-il être desservi. Avec les récentes hausse des prix du carburant, la question est encore plus criante.

Regis Coat, Président Taxirail SAS

En décembre dernier, la région Bretagne a accordé une aide de 50 000 euros à  l'entreprise. Preuve de son intérêt. Il existe des lignes potentielles sur lesquelles le Taxirail pourrait être mis en service chez nous : 

  • Morlaix/Roscoff
  • Carhaix/Guimgamp/Paimpol
  • Saint-Brieuc/Pontivy
  • Auray/Quiberon
  • Pontivy/Auray
  • Lamballe/Mont-St Michel
  • Rennes/Chateaubriand


"Nous, ce qu'on apporte, c'est un service utile et pratique pour les voyageurs et un coût maitrisé pour les collectivités" rajoute Régis Coat. 

Notre système participe aussi au report modal décarboné avec moins de voitures sur les routes en utilisant ce type de mobilité , un outil non polluant car le Taxirail est neutre en carbone pour son exploitation. Il pourrait aussi permettre une réduction de l'accidentologie sur des routes de campagne souvent dangeureuses.

Régis Coat, Président Taxirail SAS

Un premier prototype sera testé en phase d'expérimentation à la fin de l'année sur rail. Il s'agit de vérifier l'intelligence des systèmes (capacité à détecter des objets sur la voie et arrêt puis appel vers un poste de contrôle). Des situations d'arrêts en gare et le bon positionnement sur la voie seront également vérifiées.

Une version pour la livraison de colis

L'ensemble du Taxirail sera construit et assemblé en France. Un projet de Taxirail pour le fret avance également en parallèle. Même train,  mais les sièges sont remplacés par des racks destinés aux colis. De quoi permettre aux populations rurales, souvent privées de postes ou absents lorsque des livreurs passent à domicile, de récupérer leurs colis via une consigne en gare. Le Taxirail produit en série devrait être opérationnel en 2025.

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