Elle a été ouverte en décembre 2023, mais l'inauguration a lieu ce 25 novembre. Tout un symbole en cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. L'occasion de dresser un premier bilan sur l'Unité médico-judiciaire de proximité d'Antibes, destinée aux victimes de toute sorte.
Elle prend en charge toute victime d’agression, qu'elle soit mineure ou majeure : violences intrafamiliales, violences sexuelles, violences physiques ou psychologiques, mais aussi les victimes de dommages corporels suite à des accidents de la route ou du travail. Le secteur concerné ? De Saint-Laurent-du-Var à Théoule-sut-Mer, en passant par la vallée de l'Estéron et le bassin grassois.
Située à Antibes au sein du Centre Hospitalier, un an après sa mise en service, l'Unité médico-judiciaire de proximité ne dispose plus de locaux provisoires mais définitifs dans un bâtiment dédié qui garantit la confidentialité des victimes.
Ce n'est pas un lieu de soin
Aller en consultation dans cette unité n'est pas une consultation traditionnelle. Ici, on ne soigne pas et la prise en charge ne se fait que sur réquisition judiciaire.
Le médecin est mandaté par une autorité judiciaire pour une mission précise (ex : réquisition d’un officier de police judiciaire ou du parquet, ordonnance du juge…). Le médecin est auxiliaire de justice le temps de la réquisition. Dans ce cas et sous peine d’amende, le médecin est tenu de déférer à la réquisition. Il remet son rapport à l’autorité requérante.
Confédération des Syndicats Médicaux Français
L'équipe médicale est composée de trois médecins légistes, qui travaillent en collaboration avec le service des urgences, de gynécologie, ou encore de pédiatrie.
Objectif ? "Constater les lésions de la victime et les traumatismes psychologiques, et déterminer l'incapacité de travail, ce qui a une importance procédurale essentielle, et qui ne peut être fait que par un légiste", explique le docteur Edouard Cornillon, chef du service Unité médico-judiciaire de proximité d'Antibes.
Il faut d'abord déposer plainte en commissariat ou gendarmerie qui orientera vers l’UMJP et permettra la gratuité de la prise en charge. La victime prendra contact par téléphone avec le secrétariat pour fixer un rendez-vous. Il faudra être muni de la "réquisition à personne", document transmis par les forces de l'ordre, ainsi que de tous les documents médicaux en lien avec les faits.
Centre hospitalier d'Antibes
Pour effectuer une demande de rendez-vous en ligne cliquez ici.
Mais ce n'est pas tout : l'équipe médicale a également un rôle d'information et d'orientation vers les associations d'aide aux victimes pour la suite de la prise en charge.
Renforcer les liens entre santé, police et justice
Voilà donc presque un an que cette unité a été mise en service et d'ici la fin de l'année, 2600 personnes environ auront été accueillies. C'est plus que ce qui était prévu initialement, les objectifs étaient fixés à 2000 cas. Et c'est un pas important dans la prise en charge des victimes, avec le renforcement de la coordination entre tous les acteurs dont c'est la mission.