Bioéthanol : on vous explique comment ne pas se faire piéger lors de la conversion de votre voiture

Alors que les prix du carburant continuent de flamber, de nombreux automobilistes sont tentés par l'installation d’un boîtier de conversion à l’éthanol sur leur véhicule. Une opération qu'il faut bien anticiper.

C'est le moment de faire le plein de bons conseils. Face aux prix du gazole ou de l'essence qui s'envolent ces dernières semaines la solution de convertir le moteur thermique de votre voiture pour passer au biocarburant devient de plus en plus attirante. Moins cher à la pompe - actuellement dans les Alpes-Maritimes, le litre de Sans-Plomb 95 est à 1,99 euro, et celui de l'E85 est à 1,089 euro-, tout en étant moins polluant, le bioéthanol a de quoi séduire. D'autant plus que la région Paca a augmenté de plus ses aides pour la conversion jusqu'à 500 euros depuis le 1er mars 2023.

Mais attention, ce changement implique de faire attention à certains point avant de se lancer. France 3 Côte d'Azur vous livre les conseils à suivre avant de se lancer dans le Bioéthanol.

  • S'assurer que le boîtier est homologué

Il est surtout urgent de préparer votre conversion sérieusement. Car si votre système n'est pas homologué, vous risquez gros : "Si vous êtes arrêté au volant d'un véhicule qui n'a pas été homologué, vous risquez tout d'abord des sanctions pénales, c'est-à-dire une amende", nous prévient Christophe Delcamp, directeur des biens et responsabilités pour France Assureurs.

En effet, la pose d’un boîtier de conversion à l’éthanol qui n’aurait pas été homologué par les pouvoirs publics constitue une contravention de 3e classe punie d'une amende forfaitaire minorée de 45 € pouvant être majorée jusqu’à 450 euros. Vous risquez même l’immobilisation et la mise en fourrière du véhicule.

Ensuite, "en cas de sinistre, si votre assurance n'a pas été informée de la modification du véhicule, elle peut soit réduire votre indemnisation, soit ne pas vous assurer du tout", poursuit Christophe Delcamp.

  • Renoncer à installer votre boîtier vous-même

On trouve sur internet des boîtiers de conversion très bon marché "à installer soi-même" sur son moteur. Ils sont même parfois accompagnés de tutos pour vous aider dans l'opération.

Problème, rien ne vous garantit que votre kit a fait l'objet d'une homologation avant sa mise sur le marché. Ensuite, pour que votre installation soit en règle, il faut qu'elle soit réalisée par un installateur lui-même habilité par le fabricant.

Dans son garage installé à Roquefort-les-Pins (Alpes-Maritimes), Christian Figueréo ne travaille qu'avec des boîtiers homologués. Il le reconnait, la pose coûte un certain prix - 1.700 euros pour l'Alfa Roméo qu'il vient d'équiper-, et lui prend pas moins de deux jours de travail. Mais c'est pour lui une question de fiabilité pour les clients.

"Il y a des contrôles impératifs à faire avant de poser le boîtier. C'est une modification du moteur que l'on fait !" explique-t-il.

  • Ne pas oublier de modifier votre carte grise

Même si vous avez fait installer votre kit de conversion dans les règles, il vous faut impérativement faire modifier la carte grise. Vous avez en effet transformé votre véhicule, il faut donc le déclarer dans un délai d'un mois auprès de l' Agence Nationale des Titres Sécurisés - ANTS.

Cette démarche est possible en ligne sur le site de l'ANTS. L'administration établira un nouveau certificat d’immatriculation portant la mention “FE” (pour bicarburation Superéthanol-E85+essence) en lieu et place de “ES” (pour carburation essence).

Ne pas accomplir cette démarche constitue une contravention de 4e classe pour laquelle vous encourez une amende de 90 € dont la majoration peut aller jusqu’à 750 euros.

  • Se poser la question si l'opération est vraiment rentable 

A la pompe, alors que les chiffres de son plein d'E85 défilent, cette automobiliste fait les comptes : elle a déboursé 700 euros pour convertir le moteur de sa Citroën, dont 400 euros lui ont été remboursés par le dispositif de la Région. Mais là ne s'arrête pas le calcul :

"Ma voiture consomme plus qu'avant, entre 15 et 30% de plus. Mais avec la différence de prix du carburant, je paie mon plein 45 euros, contre 80 avant la conversion. Ca reste encore intéressant".

Mais le calcul sera à refaire avec le temps. Car le prix du litre de bioéthanol ne cesse d'augmenter. A 1,046 euros le litre aujourd'hui, il ne coûtait que 0,70 centimes fin août.

"Je pense que ce sera toujours moins cher que l'essence, enfin j'espère...", estime cette automobiliste. Le prix du litre d'E85 est certes impacté par la hausse du prix de l'essence qu'il contient, dont la part peut atteindre 40% l'hiver. Il l'est aussi et surtout par l'augmentation du coût des matières premières et de l'énergie nécessaire à sa fabrication. Il n'y a donc, pour l'heure, pas de raison que la tendance s'inverse.

Si beaucoup d'automobilistes font ce choix aujourd'hui, le bioéthanol n'est peut-être pas pour autant une solution rentable à long terme.

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