Depuis une semaine, une cinquantaine de caravanes des gens du voyage occupent le parc départemental du Loup à Cagnes-sur-Mer, à proximité de la station de pompage d'eau potable des Tines. Les autorités et une association environnementale s'inquiètent de la situation.
Un groupe d'une cinquantaine de caravanes et des voitures stationnent à l'ombre des arbres dans le parc naturel des Rives du Loup. Une occupation illégale des gens du voyage qui dure depuis près d'une semaine.
Une occupation qui a fait bondir l'association de défense de l'environnement à Villeneuve-Loubet (ADEV).
Elle dénonce un problème de santé publique car le campement se trouve dans le périmètre de protection immédiat et rapproché de la station de pompage d'eau potable des Tines.
Des périmètres de protection établis par les autorités : cette station alimente en eau potable 30% de la commune de Cagnes-sur-Mer, dont le centre commercial Polygone Riviera.
Le campement est installé dans le parc départemental du Loup, en bout de l’avenue des Ferrayonnes sur la commune de Cagnes-sur-Mer. Un terrain qui est classé également Natura 2000.
"Un problème de santé publique"
Serge Jover, président de l'ADEV, explique la position de l'association sur ce sujet sensible :
Nous comprenons qu’il est important de trouver une aire d’accueil aux gens du voyage, mais il ne peut pas l’être au détriment de la santé publique (...). Nous sommes en face d’un véritable problème de santé publique car toutes activités, même de camping, sont formellement interdites sur un périmètre de protection immédiat ou un périmètre de protection rapproché des ressources d’eau potable afin d’éviter tout déversement de substances polluantes à proximité de l’ouvrage.
D'autres terrains proposés
Les autorités sont conscientes du problème. Des réunions ont eu lieu. D'autres terrains auraient été proposés aux gens du voyage. L’ancien terrain IKEA de Cagnes-sur-Mer a été évoqué. Sans succès.
Une situation "non tolérable", selon un responsable de l’agence régionale de la Santé du département des Alpes-Maritimes.
L'association environnementale a bien contacté les élus de Cagnes qui ont affirmé avoir fait "tout tout ce qui était en leur pouvoir."
Le Conseil Départemental des Alpes Maritimes, qui gère le parc du Loup, aurait déposé plainte suite à cette occupation illégale.
De leur côté, les gens du voyage auraient fait des courriers pour obtenir un terrain de la part des collectivités. Des courriers restés sans réponse.
Selon le quotidien local Nice-Matin : la police est en contact avec certains membres de la communauté qui "attendent une solution pour trouver un point de chute."
La réponse de la sous-préfecture
Concernant le risque de pollution par les eaux usées, Anne Frackowiak-Jacobs, sous préfète de Grasse (Alpes-Maritimes), explique dans un courrier daté du jeudi 10 juin, qu'il y a "des contrôles réguliers, notamment de la part de la Régie des Eaux de la Métropole".
Des mesures ont été prises pour éviter tout déversement d'eaux usées et toute pollution du captage. Pour autant, nous recherchons activement des solutions, en lien avec les collectivités locales, compétentes dans ce domaine, pour que ce groupe puisse s’installer sur un site moins sensible. Il doit quitter le site ce dimanche. Anne Frackowiak-Jacobs, sous préfète de Grasse
Pourtant, Serge Jover se souvient qu'en 1997, " les gens du voyage qui s’y étaient installés ont été expulsés en mois de 48h pour raison de santé publique."
Mais ce samedi 12 juin, pas de mouvement inhabituel dans le campement : les gens du voyage sont toujours installés dans le même périmètre protégé du captages d'eau potable.