Après le rassemblement pour rendre hommage à Salomé, la 100ème femme morte sous les coups de son compagnon, une adresse mail a été créée pour venir en aide aux victimes. D'autres manifestations sont prévues jeudi et samedi à Cagnes et à Nice.
L'émotion, l'indignation et la compassion ont cédé la place à la réflexion. Après le rassemblement lundi 2 septembre pour rendre hommage à Salomé, la 100ème femme morte sous les coups de son compagnon, une adresse mail a été créée pour venir en aide aux victimes : feminicides.brisons.le.silence@gmail.com. Avec ce message :
C’est ensemble et au quotidien que nous pouvons combattre ce fléau ! Le féminicide, c’est l’affaire de tout le monde : brisons le silence !
Une nouvelle adresse mail rédigée ce mardi matin suite à la manifestation et portée par Marie-Hélène Lauze et Yohann Léveillé. Au lendemain du 100ème féminicide, à Cagnes-sur-Mer, ils avaient décidé de faire 100 secondes de silence pour chacune des femmes tuées depuis le début de l'année en France.
Une démarche citoyenne, spontanée et concrète. Cette adresse doit permettre de recueillir les différents témoignages et d'"orienter" les personnes vers les associations et les services adaptés. Marie-Hélène Lauze a travaillé dans le secteur social. Elle poursuit :
Ce n'est absolument pas un énième niveau dans le millefeuille actuel. C'est un premier signalement, un moyen de libérer une parole car parfois il est très difficile de faire appel à un numéro officiel, psychologiquement, ça coûte.
Une démarche également apolitique et évolutive. Peut-être que cette adresse deviendra une association... Ou pas. "Cela va se construire avec les gens qui voudront bien s'investir.", ajoute-t-elle. Les témoignages, les idées et les solutions seront compilés. Les témoignages pourront servir de base d'étude. Mais au-delà de l'analyse, Marie-Helène pense que ce fléau est l'affaire de tous. Autre idée simple et facile à mettre en oeuvre, s'engager à faire davantage connaître le numéro d'urgence, le 39 19, dans son quartier, son immeuble. Un numéro peu ou pas connu des victimes.Elle constate : "à Cagnes, l'appel à la police n'a pas suffi. On va être confronté à quelqu'un qui ne va pas prendre la mesure de la gravité."
D'autres actions sont prévues dans les prochains jours :
- Jeudi 5 septembre à 12h, rdv devant la gare de Cagnes-sur-Mer aux citoyens, à l'initiative de l'association "Relancer Cagnes".
- Rassemblement samedi 7 septembre à 18h, cours du 11 novembre à Cagnes-sur-Mer en hommage à la jeune fille décédée des suites d'un acte d'une violence extrême.
- Le Collectif Droits des femmes 06 organise un rassemblement le samedi 7 septembre à 11h place Garibaldi à Nice.