Victime de quatre retours des symptômes du coronavirus en presque trois mois, Laurence Trastour-Isnart, députée (LR) des Alpes-Maritimes, travaille sur une proposition de loi pour protéger les Français victimes, comme elle, de rechutes.
Les premiers symptômes remontent au 23 mars, depuis Laurence Trastour-Isnart vit avec le Covid-19 et cette maladie l'épuise. Violents maux de tête, douleurs abdominales, maladie de peau... avec quatre rechutes en 80 jours elle se demande quand elle ne sentira plus les symptômes du coronavirus.
Une maladie et des questions
Quand on lui demande comment les médecins ont traité ses rechutes Laurence Trastour-Isnart répond : "
Le premier retour, c'est que je fais un symptôme post-traumatique. Je me suis d'abord révoltée mais je me suis aussi posé la question".
D'autres médecins ont ensuite expliqué à la députée que ce sont des symptômes qui perdurent.
L'élue est aussi allé chercher des réponses sur les réseaux sociaux comme dans des groupes Facebook et avec les hashtags #aprèsJ20 et #aprèsJ120.
C'est là qu'elle s'est aperçue des nombreux problèmes quotidiens rencontrés par les malades victimes de rechutes et qu'elle a décidé de travailler sur une proposition de loi.
? @olivierveran Je suis covid persistant. Je veux une vraie prise en charge médicale ds un parcours de soins complet #apresJ20 #apresj60 #apresJ90 #apresJ120 même si je suis PCR, séro et scan poumon négatifs. Je suis une patiente pas une malade imaginaire. Mes symptômes comptent
— Lapsyrévoltée (@lapsyrevoltee) June 7, 2020
Une proposition de loi
Laurence Trastour-Isnart explique qu'elle a de la chance de pouvoir s'organiser dans le cadre de son mandat afin de continuer à travailler malgré les rechutes.
Elle ajoute qu'elle a bien conscience que ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est pour ça qu'elle veut proposer une loi avec plusieurs mesures :
- Une reconnaissance de ces symptômes qui perdurent et un accompagnement médical et psychologique.
- Un accompagnement financier car de nombreux médicaments ne sont pas remboursés (Elle précise qu'elle a dû payer 75 euros de médicaments non remboursés la semaine dernière).
- Des aménagements du temps de travail avec la possibilité de prendre un mi-temps thérapeutique, d'effectuer une reprise progressive ou dans les cas les plus compliqués, de bénéficier d'un arrêt maladie longue durée.
Aucune étude publiée en France
"On ne peut pas laisser les gens dans l'attente" s'exclame la députée. Peut-on vraiment parler de rechute ou de deuxième infection ? Sur le plan médical c'est difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas parler de recontamination.
Jérôme Golebiowski, chercheur à l'Institut de chimie de Nice (ICN), travaille sur les symptômes et principalement sur la perte du goût et de l'odorat. Il confirme qu'il est difficile de parler de rechute dans de nombreux cas. "Je travaille sur de nombreux patients qui continuent à avoir des symptômes mais cela est parfois une grippe ou un rhume" précise le chercheur qui ajoute qu'on a actuellement trop peu d'informations à ce sujet.
Aucune donnée statistique n'a pour l'instant été publiée en France sur la persistance des symptômes du Covid-19. L'hopital parisien de l'Hôtel-Dieu mène en ce moment deux études à ce sujet, l' une concerne la persistance des symptômes, l'autre, leur résurgence.
La députée des Alpes-Maritimes a demandé à participer à ces études. Laurence Trastour-Isnart a bon espoir de présenter sa proposition de loi pour protéger les malades dont les symptômes sont persistants et les aider dans leur quotidien en début de semaine prochaine.