Les gérants de cinéma et les professionnels du secteur tentent de se préparer suite à l'annonce ce lundi d'Emmanuel Macron de rendre le pass sanitaire obligatoire dès le 21 juillet dans les salles obscures. Une annonce qui tombe en plein festival du film.
Ce mercredi, le dernier Fast and Furious 9 va sortir en France. C'est l'un des films à gros budget les plus attendu de ce mois de juillet et il est à l'affiche du cinéma Olympia, dans le centre de Cannes.
Son directeur, Colin Arteaga, a suivi les annonces d'Emmanuel Macron. Le président a déclaré lundi 12 juillet que : "Le pass sanitaire sera étendu aux "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes".
Colin Arteaga appréhende la mise en place de ce pass sanitaire : "Je vais devoir prendre quelqu'un en plus ou détacher une personne du hall à l'accueil. On fera peut-être appel à notre agent de sécurité qui filtrait déjà les entrées."
Obligation pour tous d'aller au cinéma munis d'un test PCR, antigénique ou d'une attestation de double vaccination en règle dès la semaine prochaine.
"Les gens ne pourront plus venir à la dernière minute, on va perdre cette clientèle-là. On va vivre au jour le jour. On n'a pas d'outils, on a nos scanettes mais uniquement pour de la billetterie. Mais la plupart des clients ne viennent pas avec leur pièce d'identité" s'inquiète le directeur de ce cinéma cannois.
Il craint que le calendrier des sorties, notamment des blockbusters, ne soit une nouvelle fois modifié et que cette décision impacte ses recettes.
"Il faut que tout le monde soit traité de la même façon"
Dans les allées du palais des festivals, c'est la cohue. En plein Festival de Cannes, les journalistes, les stars et les professionnels du cinéma se croisent.
Parmi eux Richard Patry, président de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF). C'est un homme en colère : "Moi je suis pour le pass sanitaire, je n'ai pas de problème avec ça s'il faut en passer par là pour revenir à une situation normale mais il faut que tout le monde soit traité de la même façon."
"Moi je suis pour le pass sanitaire, je n'ai pas de problème avec ça s'il faut en passer par là pour revenir à une situation normale mais il faut que tout le monde soit traité de la même façon."
Richard Patry ajoute : "Nous, les salles de cinéma, on est les bons élèves de cette réouverture. Et le président de la République annonce que dans une semaine il faut que les salles de cinéma soient en capacité d'accepter le pass sanitaire alors que pour les restaurants et d'autres lieux il faut une loi. Et bien ça n'est pas juste."
Le président du FNCF évoque aussi les difficultés à mettre en place une mesure de ce type en une semaine. "On ne comprend pas. Sur le fond, on est d'accord mais sur la forme....
Pour lui, une grande partie du public risque de ne pas suivre, notamment les jeunes : "Aller voir un film ça n'est pas comme prendre l'avion ou aller en voyage. Vous n'allez pas faire un test PCR, ça n'a pas de sens !"
Les directeurs des salles de cinéma et leurs équipes attendent le détail des mesures à mettre en œuvre et les moyens à utiliser pour les appliquer dans la journée de mardi.