La justice rendra le 16 décembre sa décision sur la demande de révision du procès du jardinier marocain Omar Raddad, condamné pour le meurtre en 1991 d'une riche veuve, Ghislaine Marchal, qu'il nie farouchement depuis trente ans.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Mais cette grâce ne vaut pas d'annulation et ne l'innocente pas.
Depuis, le jardinier d'origine marocaine n'a cessé de se battre pour faire reconnaître son innocence.
Nouvelles empreintes génétiques
Cette nouvelle requête en révision s'appuie sur de nouvelles analyses d'un ADN trouvé sur deux portes et un chevron de la scène du crime. "Aucune des quatre empreintes génétiques ne correspond à celle d'Omar Raddad", affirmait en juin dernier sur Franceinfo l'avocate du jardinier, maître Sylvie Noachovitch.
Ces empreintes correspondent à quatre hommes, deux sont parfaitement exploitables et deux autres le sont partiellement. Pour la défense d'Omar Raddad, dont une première demande de révision avait été rejetée en 2002, "ces nouveaux éléments représentent un véritable espoir".
Omar Raddad, aujourd'hui âgé de 59 ans, était présent ce jeudi au palais de justice de Paris mais ne fera pas de déclaration.
Nous avons été entendus avec Omar Raddad par la commission d'instruction de la Cour de révision et nous attendons sereinement la décision qui sera rendue le 16 décembre prochain
Elle n'a pas voulu préciser la position de l'avocat général sur la demande, mais redit qu'elle attendait "sereinement" la décision.
Ce premier examen n'est qu'une étape vers une éventuelle révision du procès, un événement rarissime en France.
La commission d'instruction peut :
- soit rejeter la demande,
- soit ordonner un supplément d'information,
- soit transmettre à la Cour de révision, laquelle aura alors le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès.
L'affaire a donné lieu à un film en 2011.
La justice rendra le 16 décembre sa décision sur cette demande de révision.