"Omar m'a tuer" le film 20 ans après les faits

Roschdy Zem, 20 ans après l'affaire filme ce qu'il considère comme une erreur judiciaire. En salle mercredi.

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Des lettres de sang dans la cave de la villa de Ghislaine Marchal à Mougins: "Omar m'a tuer", la faute d'accord deviendra la plus cinglante des accusations.

Le jardinier de Madame Marchal est forcèment coupable. Omar Raddad parle peu, il comprend mal le français, le jeune marocain est condamné, il

ne sortira que 7 ans plus tard, gracié par Jacques Chirac, mais toujours coupable aux yeux de la justice. Le film de Roschdy Zem s'appuye sur le livre de l'académicien Jean-Marie Rouart: "Omar la construction d'un coupable". L'écrivain au début des années 2000 a mené, sur place sa propre enquête, et le film reprend la trame de son investigation. 

Sami Bouajila troublant

Dans une interview à nos confrères du Midi libre, Sami Bouajila revient sur sa rencontre avec Omar Raddad:

"Nous avons dîné ensemble. J’avais besoin de l’entendre, de le voir. J’étais très à l’écoute de la personne. Après, j’ai eu hâte de casser le mythe, de me sentir libre pour aller vers le personnage que j’allais créer, moi. Avec une fraîcheur. Avec une prothèse sur le nez et un super brushing aussi... C’est un très beau personnage tragique à incarner. Aujourd’hui, je suis convaincu de son innocence alors qu’avant, je n’aurais pas pris parti."

                                                   

Dans le film l'acteur se métamorphose par son jeu en jardinier marocain alnalphabète, Bouajila  a pousse l'interprétation de  son personnage jusqu'à l'apprentissage de sa langue: un dialecte marocain, sans compter les kilos perdus pour se meetre dans la peau d'Omar.

Roschdy Zem: la démarche du justicier

"À l’époque des faits j’ai vécu cette affaire comme je vis celle qui concerne Strauss-Kahn aujourd’hui. Sans empathie et sans juger. Mais c’était un crime étonnant, à cause de l’inscription sur le mur. Alors, quand j’ai pris le projet en main, j’ai commencé par lire tout ce qui a été écrit sur le sujet, la presse, les livres et les minutes du procès. Et en m’intéressant de près à l’affaire, j’ai découvert la fragilité du dossier..." explique Roschdy Zem.

 

""J’ai gardé les points essentiels du dossier, dit Roschdy Zem, en mettant l’accent sur les incohérences, les zones d’ombre, les pistes non exploitées. Et ma conviction personnelle est bien celle de mon film. Il me paraît difficile de condamner cet homme avec ce dossier-là. Et, même si je n’ai pas demandé son assentiment, Omar est bien le seul protagoniste qui a envie de parler aujourd’hui. Son combat n’est pas terminé. Plus on parle et plus il se sent vivant. Car si son corps est libre, il a toujours un peu la tête en prison. Je suis un peu comme l’écrivain du film. Il y a sans doute dans la démarche quelque chose du justicier, mais aussi du créateur qui trouve une bonne matière pour faire une œuvre".

La bande annonce

Omar Raddad aujourd'hui

                             

"J'ai été gracié mais je n'ai pas été innocenté. Je veux être réhabilité" confiait, chez lui à Toulon, au Journal du Dimanche Omar Raddad en août dernier.

Avec son avocate sylvie Noachovitch, ils ont saisi la chancellerie pour demander l'ouverture d'une information judiciaire afin de comparer les deux ADN retrouvés dans les lettres de sang de Madame Marchal en 1991.

"Je suis libre physiquement mais, dans ma tête, je suis toujours en prison" "Si j'étais coupable je ne prendrais pas le risque d'un second procès. Si j'étais coupable, je n'aurais pas fait deux grèves de la faim, de 45 jours et de deux mois et demi. Au bout d'un moment, on sent la mort se propager dans tout son corps", ajoutait Omar Raddad. 

La chancellerie n'a toujours ouvert d' information judiciaire à ce jour.

L'avant-première à Toulon

Le reportage de la rédaction locale de France 3 à Toulon.

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