Cannes : Après un fric-frac d'anthologie, la sécurité du Carlton en question

Depuis le braquage express au butin faramineux - 136 millions de dollars, soit plus de 100 millions d'euros, un record mondial - qui s'est déroulé entre les murs du palace, la sécurité de l'hôtel est au coeur des interrogations des employés comme des enquêteurs, qui traquent toujours le voleur.

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Du côté de la police judiciaire de Nice, rien n'a encore filtré sur d'éventuelles complicités : l'auteur de ce vol, en apparence confondant de facilité, est entré seul et sans effraction par une porte-fenêtre -censée être verrouillée- du salon d'exposition donnant sur le boulevard de la Croisette. Cette salle, située dans l'aile gauche du Carlton, au rez-de-chaussée, n'était pas ouverte au public à cette heure-là.
Foulard dissimulant son visage et casquette sur la tête, l'homme a menacé de son pistolet le personnel du bijoutier Leviev et les agents d'une société de sécurité privée qui se trouvaient dans la pièce. Il s'est fait remettre les bijoux incrustés de diamants par le personnel qui venait juste de les sortir d'un coffre pour les placer en vitrines.
Le voleur était visiblement "bien renseigné, car il est intervenu au bon moment au bon endroit", commentait une source proche de l'enquête. Quelques secondes plus tard, le malfaiteur s'est enfui par une fenêtre donnant
sur une rue perpendiculaire à la Croisette, perdant en route quelques bijoux "de moindre valeur" qui ont aussitôt pu être récupérés, selon la même source.
Au total, 72 pièces (bagues, rivières de diamants, pendentifs, etc), dont "34 d'exception" sont désormais dans la nature. Les pièces d'exception, qui valent "plusieurs millions de dollars chacune, étaient assurées, ce qui n'était pas le cas pour les autres, d'un montant avoisinant les "20.000 à 40.000 euros" pièce, a précisé une source proche de l'enquête. 

La direction accusée de "laisser-aller" :
"Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils (l'hôtel, ndlr) ont été un peu imprudents" en acceptant que soient exposés dans leurs murs des objets à la valeur "aussi faramineuse", a indiqué une source policière, qualifiant le système de sécurité du palace d'"un peu vétuste".
Contrairement à l'usage, la police de Cannes n'avait pas été prévenue par la direction du Carlton de la tenue de cette expo-vente, et encore moins de la valeur exceptionnelle des objets exposés.
"Cela fait trois ans que le Carlton ne nous avise plus quand il accueille ce genre d'événement", selon la même source policière.
Cela fait en effet trois ans que le chef de la sécurité, un ancien militaire, a été licencié par le directeur, selon des sources internes à l'hôtel. Pendant plusieurs années, la sécurité a été chapeautée par la direction elle-même avant que ces attributions soient confiées, il y a quelques mois, à un cadre de l'établissement.
Un cadre qui, selon les mêmes sources, s'occupait jusque-là des achats et de la blanchisserie. Depuis, "il suit des formations, mais ça ne fait pas de lui un professionnel de la sécurité", estiment-elles.
Sollicité par l'AFP, François Chopinet, le directeur du palace, s'est borné à indiquer, par courriel, qu'"aucun client ni membre du personnel de l'hôtel" n'avait "été impliqué ni pris à partie dans cet incident" et qu'il ne lui était "pas possible d'en dire davantage pour ne pas entraver le cours de l'enquête". Quant au groupe InterContinental Hotels Group, le groupe gestionnaire du palace, il n'était pas joignable dans l'immédiat.
Aussitôt après le braquage, des représentants du personnel avaient accusé la direction de "laisser-aller". "Depuis trois-quatre ans, nous accueillons de plus en plus d'expositions-ventes, alors que le CHSCT a toujours rendu des avis négatifs, surtout pour les expos dans le restaurant", a indiqué à l'AFP Ange Romiti, délégué du personnel CGT.
Et le syndicaliste de dénoncer le fait que "le CHSCT n'était pas au courant du montant" des bijoux de l'exposition Leviev et que l'espace d'exposition n'était "pas adapté sur le plan de la sécurité".
"Le premier responsable dans tout ça, c'est le loueur (le Carlton, NDLR). La direction de l'hôtel a la responsabilité de la sécurité des salariés, des clients et de l'image de l'hôtel, mais la responsabilité incombe aussi à InterContinental", a souligné M. Romiti.
Actuellement, outre l'exposition Leviev, l'hôtel en accueille deux autres, celles d'un fourreur et d'un joaillier parisiens.

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