La polémique autour de la venue de Lomepal aux Plages Electroniques, dont le concert est maintenu ce dimanche 6 août ne faiblit pas. Des militantes féministes ont contesté samedi la présence de l'artiste qui fait l'objet d'une enquête pour viol. Le phénomène du rap français s'est produit normalement ce dimanche sur la scène des Plages.
Notes de fin pour le festival musical des Plages Electroniques qui s'est terminé à Cannes ce dimanche soir après trois jours de programmation. Un nom parmi les quelque 80 artistes qui se sont produits face à un public les pieds dans le sable, sur la Croisette, a défrayé la chronique ces derniers jours. Celui de Lomepal, Antoine Valentinelli de son vrai nom.
Quid de la polémique sur le maintien du concert de Lomepal ? L'artiste est visé par une enquête judiciaire du parquet de Paris pour viol.
Celle-ci est consécutive au dépôt d'une plainte effectuée en 2020 pour des faits présumés survenus en 2017, à New York, aux États-Unis.
Des militantes féministes ont donné de la voix ces dernières heures pour s'ériger contre la venue du rappeur aux Plages Electroniques.
Avant d'arriver sur scène ce dimanche, encadré par plusieurs agents de sécurité, Lomepal a traversé la public :
Le chanteur, casquette noire vissée sur la tête et T-shirt de la même couleur, n'a fait aucune allusion à sa situation judiciaire lors de sa prestation. Avec une dizaine d'autres militantes, des féministes ont tenté, au début du concert, de faire entendre leur voix en huant le chanteur.
Plusieurs milliers de personnes, avec un public en grande partie féminin, l'ont acclamé lors de son arrivée et ont suivi sa prestation, qui a duré plus d'une heure, en dansant sur la plage où se situe la scène de ce festival de musique électro.
L'artiste a quitté la scène vers 20 h 50, ravi et sous bonne escorte :
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Action des féministes
Les membres du Planning familial ont fermé leur stand en début de soirée et effectué un collage avec l'inscription suivante : "On se lève et on se casse".
"On a demandé sa déprogrammation car sa présence participe à la culture du viol qui minimise les violences sexuelles", a expliqué Camille Privat, animatrice de prévention au sein du Planning familial.
Ce samedi 5 août, trois d'entre elles ont brandi un tableau Velleda en guise de pancarte contre celui qui est clairement une tête d'affiche de l'évènement.
"Lomepal, un violeur au festival ?"
Les trois jeunes femmes y avaient inscrit un message pour interpeller les personnes venues assister à ce festival musical qui s'est déroulé cette année du 4 au 6 août.
Un message en forme de question qui n'a visiblement pas été du goût de certains. Une animatrice de prévention au Planning familial des Alpes-Maritimes qui prenait part à ce "happening" a expliqué à la rédaction de France 3 Côte d'Azur qu'au bout de "trois minutes, des policiers sont venus nous dire que cela pouvait créer un trouble à l'ordre public et que l'on pouvait se mettre en danger".
Le trio et son tableau protestataire se retrouvent rapidement "encerclées d'une quinzaine" de personnel des forces de l'ordre qui s'éloignent rapidement.
"La liberté d'expression, c'est terminé"
"Au bout de 5 minutes, ils sont revenus vers nous, pour nous dire qu'il fallait qu'on arrête. Des hommes (du public, Ndlr) sont allés les voir pour leur dire qu'on n'avait pas le droit de faire ça."
Et les militantes de recevoir de la part des policiers l'"injonction de ne plus la sortir du tout." Pancarte rangée.
"La liberté d'expression, c'est terminé" aurait expliqué un policier à l'une des personnes du Planning familial. "En tout, nous sommes restées une dizaine de minutes", conclut la jeune femme.
Le Planning familial et le collectif Nous Toutes 06 ont livré un communiqué de presse commun, ce dimanche, les deux structures étant présentes sur un stand de sensibilisation du public durant toute la durée du festival contre, notamment, les violences faites aux femmes.
D'un point de vue judiciaire, Lomepal bénéficie de la présomption d'innocence et l'ouverture d'une enquête - confiée au 3e district de la police judiciaire de Paris - n'induit pas forcément le fait qu'un procès se tiendra à l'avenir.
Antoine Valentinelli s'est quant à lui défendu de tout comportement répréhensible ce jeudi 3 août. Sur son compte Instagram, il a écrit : "Est-ce que j'ai forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit ? Non. Est-ce qu'il y a eu des choses illégales ? Non. Et je ne le laisserai jamais dire".
L'artiste affirme n'avoir "rien à cacher", et "aucune raison de [se] cacher".