Contre la vente d'appâts vivants pour pêcher, une Azuréenne lance une pétition : "ces poissons sont destinés à être torturés"

Yaël Angel lance une pétition pour que le magasin Décathlon de Cannes-Mandelieu dans les Alpes-Maritimes cesse de vendre des poissons et des crabes vivants. Celle-ci a recueilli plus de 12.000 signatures. Dans le même temps, elle a adressé un courriel à la députée LR de sa circonscription, Alexandra Martin.

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Tout est parti d'une banale visite chez Décathlon. Ce jeudi 28 décembre, Yaël Angel se rend au magasin de Cannes-Mandelieu de la célèbre enseigne sportive pour "acheter des vêtements de sport". Mais elle tombe sur un spectacle qui la choque profondément. 

"Décathlon vend des poissons qui sont destinés à être torturés", explique la cliente. Elle fait référence aux poissons et aux crabes vivants qui sont vendus pour la pêche à vif. Cette pratique, interdite dans certains pays européens, consiste à hameçonner un vertébré vivant afin qu'il serve d'appât pour attirer d'autres poissons. 

"Aujourd'hui, la communauté scientifique est unanime : les poissons ressentent la douleur ! Il y a eu des expériences qui le prouvent, s'insurge Yaël Angel. "Et Décathlon, qui est censé être un magasin de sport, permet cette souffrance animale. En plus, les poissons sont entassés et l'eau n'est pas propre. C'est d'une cruauté...", déplore-t-elle. 

Le week-end suivant (30-31 décembre), elle s'empresse de lancer une pétition pour demander l'arrêt des ventes de poissons et crabes vivants dans le magasin. À ce jour, mercredi 3 janvier, la pétition compte déjà plus de 12 000 signatures. 

Solliciter sa députée

Dans un courriel en date du 29 décembre 2023, Yaël Angel sollicite également le soutien d'Alexandra Martin, députée Les Républicains de la 8ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes. "Accepteriez-vous de m’aider en interpellant le gouvernement pour en finir avec la vente de poissons pour la pêche au vif ?", lui implore-t-elle notamment. "Pour l'instant, je n'ai pas de réponse", confie la militante pour la cause animale, et je ne serais pas surprise de ne jamais en avoir".

Pourtant, "maintenant, il faut une loi", assure Yaël Angel. Elle n'est pas la seule à prôner cette idée. En novembre 2023, le député du Rhône Gabriel Amard (LFI) a porté une proposition de loi visant à interdire la pêche au vif. Cette dernière a été cosignée par près de 70 députés de plusieurs groupes politiques. Mais avant qu'elle soit débattue par les parlementaires, "il faut voir si elle va être inscrite à l'agenda de l'Assemblée", analyse lucidement Yaël Angel.

Des pétitions partout en France

À l'échelle nationale, ce sont 24 pétitions, nées partout en France, qui appellent Décathlon à cesser la vente de poissons et de crabes vivants. Bon nombre d'entre elles ont récolté plus de 20 000 signatures.

Dans l'Hexagone, une multitude d'animaleries et de magasins de pêche commercialisent aussi des appâts vivants pour la pêche au vif. Certains amateurs estiment que les petits poissons vivants sont souvent les meilleurs appâts pour en attraper de plus gros.

L'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), qui soutient et encourage toutes ces pétitions, justifie le fait de ne pointer du doigt que les magasins Décathlon de la sorte : "Décathlon, en tant que leader sur le marché du sport, se doit de montrer l’exemple et de ne pas alimenter la cruauté envers les animaux". 

De son côté, la société appartenant à la famille Mulliez, tout comme Auchan ou Leroy Merlin, se défend dans un communiqué de presse : "la pêche au vif est une pratique de pêche ancestrale. L’alternative est la pêche au leurre. DECATHLON est engagé dans la promotion et la distribution de leurres de plus en plus qualitatifs qui remplaceront progressivement les vifs. Pour réussir cette transition qui ne peut pas être immédiate, il est pertinent de laisser DECATHLON vendre encore des vifs et prendre le temps de se convertir à la pêche au leurre. Si DECATHLON cesse brutalement de vendre des vifs, les habitués de cette pratique s’en procureront par d’autres circuits moins engagés dans l’évolution vers la pêche au leurre".

En France, près de la moitié des pêcheurs pratiqueraient la pêche au vif, soit environ 750.000 personnes. 

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