La pêche aux oursins aurait dû débuter le 1ᵉʳ novembre dernier, mais les pêcheurs professionnels, comme les amateurs, devront attendre le 14 décembre prochain, selon un arrêté de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée dans le sud de la France. Réactions des professionnels et des particuliers.
Dans les tuyaux depuis plusieurs années, l'arrêté, daté du 29 septembre dernier, de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée, est entré en vigueur. Il encadre l'ouverture de la pêche aux oursins.
#Pêche | Dans le #Var, afin de préserver les ressources, les dates de la pêche des oursins sont modifiées pour 3 ans :
— Préfet du Var (@Prefet83) October 21, 2023
⛔ La pêche pro comme de loisirs est interdite du 1er mars au 14 décembre
❌ Pas plus de deux douzaines d'oursins/pêcheur et par jour
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Interdiction, désormais, de pêcher l'oursin dans les départements du sud-est de la France dès le 1ᵉʳ jour du mois de novembre donc. Il faudra attendre le 14 décembre prochain ! Un report valable pour les trois prochaines années.
La raison, l'inquiétante raréfaction des oursins en Méditerranée, comme le rapporte l'article du 20 avril 2023 publié dans le Journal Officiel du Sénat.
Forte de cette remarque, la Direction interrégionale de la mer Méditerranée a publié, le 29 septembre 2023, un arrêté visant à protéger cette espèce marine vulnérable.
Reportage sur cette pêche traditionnelle en mars dernier dans les Bouches-du-Rhône :
Calendrier d'interdiction de pêche aux oursins 2023 - 2026
- Pour les pêcheurs de loisir : du 1ᵉʳ mars au 14 décembre inclus
- Pour les pêcheurs professionnels des départements des Bouches-du-Rhône et du Var : du 1ᵉʳ mars au 14 décembre inclus
- Pour les pêcheurs professionnels du département des Alpes-Maritimes : du 16 avril au 14 décembre inclus
Cette modification est prise pour une période de 3 ans, à l'issue de laquelle une évaluation de ses effets sur la ressource sera réalisée.
Un nouveau quota de pêche
Pour la pêche de loisirs, qu'elle soit sous-marine ou à pied, ce nouvel arrêté impose également le respect de nouvelles quantités d'oursins prélevés.
- Deux douzaines d’oursins par pêcheur et par jour, en pêche à pied ou sous-marine
- Deux douzaines d’oursins par pêcheur et par jour avec un maximum de cinq douzaines d’oursins par navire et par jour, au-delà de deux personnes embarquées, lorsque la pêche est effectuée au moyen d'un navire de plaisance
La réaction des pêcheurs professionnels
Loin de crier à l'infortune concernant cette mesure administrative, les pêcheurs professionnels d'oursins de la région revendiquent, même, d'être à l'initiative de cet arrêté.
C'est ce qu'explique Julien Cepero, le référent de la Prud'homie des Alpes-Maritimes pour les pêcheurs d'oursins : "Cela fait au moins trois ans que nous sommes en contact avec la Région Paca et la Direction interrégionale de la mer Méditerranée dans le sud de la France. Nous les avons alertés sur la diminution alarmante de cette espèce marine emblématique. Donc, je ne peux penser que du bien de cette nouvelle réglementation qui préserve, comme nous le souhaitons, la ressource et la valorise. Et, pour tout vous dire, nous nous sommes battus vent debout pour obtenir ces dates dans les Alpes-Maritimes. Des dates qui sont différentes des deux autres départements de la région Paca".
Nous sommes satisfaits de cet arrêté. Il préserve la ressource et la valorise.
Julien Cepero Référent Prud'homie Alpes-Maritimes pour les pêcheurs d'oursins
Des pêcheurs professionnels, qui s'ils ne sont plus très nombreux, moins d'une dizaine, dans les Alpes-Maritimes, pêchent environ une vingtaine de douzaines d'oursins tous les deux jours qu'ils vendent principalement, au détail, à des particuliers.
Et les commerçants, quelles réactions ?
Restaurateurs, écaillers, poissonniers, disent à l'unisson, ne pas être affectés par l'arrêté du 29 septembre 2023 portant réglementation de la pêche des oursins.
Étonnant ! Car il n'est pas rare de voir des plateaux d'oursins sur les tables en terrasse de la Côte d'Azur.
Pourtant, la réponse se trouve dans le bon sens, comme nous le fait remarquer Sandrine Brun, restauratrice à Cannes : "L'oursin de nos côtes est devenu un produit rare, donc cher. Qui plus est, c'est une pêche aléatoire en fonction de la météo. En tant que commerçant, nous nous devons de pouvoir offrir à nos clients une certaine continuité dans nos produits. Donc, depuis environ trois ans, nous avons pris la décision de prendre des oursins de la Galice, en Espagne. Alors, oui, les oursins de nos côtes sont excellents, mais rares. Plus petits et beaucoup moins charnus et parfois en deçà de la taille réglementaire. C'est beaucoup plus simple de travailler avec l'Espagne".
L'oursin de nos côtes est devenu un produit rare, donc cher.
Sandrine Brun, restauratrice à Cannes
Même son de cloche, chez un célèbre écailler niçois. "L'an dernier, nous avons eu peu d'oursins à proposer à nos clients. C'est un produit rare et donc très cher, en tout cas ceux de notre région. Et si nous pouvons en proposer à la carte, c'est que la pêche de Franck Bottero, pêcheur niçois professionnel d'oursins, a été généreuse".
Alors, pour l'oursinade familiale du dimanche à bord du pointu, il faudra être patient, au grand dam des usagers de cette pratique qui ronchonnent un peu, il faut bien l'avouer.
Quant aux adeptes de "l'oursin, petit blanc en terrasse", ils devront se contenter, au moins pour trois ans, des allochtones !