Deux opérations de police se sont déroulées ce mardi 8 octobre dans le quartier de Ranguin, à Cannes-La Bocca, en proie à une montée de la délinquance sur fond de trafic de stupéfiants. La première, menée par la police judiciaire avec l'appui du Raid, s'est soldée par quatre interpellations. Cet après-midi, une opération "place nette" est en cours.
Coup de filet de la police judiciaire appuyée par le Raid tôt ce mardi 8 octobre au matin, opération "Place nette" l'après-midi : la police multiplie les descentes dans un quartier Ranguin, à Cannes- La Bocca (Alpes-Maritimes), en proie à une flambée de l'insécurité depuis plusieurs semaines, sur fond de trafic de drogue.
Sur les coups de 6 heures du matin, heure légale, près de 75 policiers se sont déployés dans le quartier. Des agents de la brigade des stupéfiants de Cannes, épaulés par une équipe du Raid et des effectifs d'Antibes ont ciblé deux points de deal, précise à France 3 Côte d'Azur le parquet de Grasse, qui dirige l'enquête initiée il y a plusieurs semaines.
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Deux points de vente, 500 transactions par jour
"Deux points de revente étaient visés : l’un impasse Victor Hugo, concernant de la vente de cocaïne avec jusqu'à 312 transactions par jour, l'autre concernant de la revente de cannabis rue Chateaubriand, estimé à 200 transactions par jour" indique le parquet.
L'opération s'est soldée par quatre interpellations : un gérant présumé de point de deal, deux individus qui supervisent les points de deal et un revendeur. La perquisition d'un appartement "nourrice" a permis de saisie d'une petite quantité de cocaïne.
La CRS 81 à Ranguin
Peu avant 15 heures, 45 fonctionnaires de la police nationale, épaulés par une vingtaine d'hommes de la CRS 81 – une unité mobile spécialisée dans les violences urbaines basée à Marseille – ainsi que 9 agents de la police municipale de Cannes et des fonctionnaires d’autres services de l’État se sont déployés dans le quartier.
L'opération avait deux objectifs affichés par la Direction interdépartementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes : lutter contre le trafic de stupéfiants et l’insécurité d’une part, occuper la voie publique et améliorer le cadre de vie des habitants du quartier d’autre part. Des habitants qui ne supportent plus la situation que leur font subir les dealers.
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Les contrôles ont été réalisés sur 32 personnes, 15 véhicules et 4 immeubles. Le bilan est le suivant :
- 5 personnes ont été interpellées dont 3 pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
- 6 véhicules ont été placés en fourrière.
- Plusieurs plans d'herbe de cannabis ainsi que de la résine de cannabis ont été saisis
"La situation dérape un peu plus chaque année"
Il y a un an déjà, Laïd Bouzetit, le président Syndicat d’initiatives et de défense de Cannes-La Bocca, tirait déjà la sonnette d’alarme en réunion publique, devant les représentants de la ville de Cannes et de la police : "la Bocca est en train de basculer. On ne peut pas tolérer ça."
"La situation dérape un peu plus chaque année", confie-t-il à France 3 Côte d’Azur aujourd’hui."C’est grave ce qu’il se passe actuellement, assure cet enfant du quartier : "il y a des tirs, une occupation de certains secteurs par voyous de Toulon ou Marseille, des choufs (Guetteur posté à un point de vente de drogue NDLR) avec des cagoules qui sont toute la journée devant la médiathèque de Ranguin depuis trois mois. Les usagers, les enfants qui viennent y faire leurs devoirs ne viennent plus".
Ranguin c’est un véritable supermarché de la drogue. Les habitants n’en peuvent plus ! On veut pas que ça finisse comme à Marseille, ce sera plus rattrapable !
Laïd Bouzetit, président du syndicat de défense de Cannes-La Bocca
Vendredi 4 octobre, un homme est sorti de son immeuble pour dire à des dealers de dégager de devant sa fenêtre, il a été blessé par un tir de pistolet à grenaille. Il n'aurait pas déposé plainte par crainte des représailles. Une enquête, diligentée par le parquet de Grasse, est en cours.
"Les guetteurs ont le temps d’annoncer l’arrivée de la police"
"Les trafics de drogue à Ranguin pourrissent la vie des gens" reconnaît un policier. "La difficulté dans ce quartier, c'est sa géographie, confie ce fin connaisseur du secteur. On y accède par une rue circulaire assez étroite, à sens unique. Les guetteurs ont le temps d’annoncer l’arrivée de la police… La police y a de plus en plus présente dernièrement, notamment la Bac (Brigade anticriminalité)"
L'opération de police judiciaire de ce mardi matin, suivie d'une vaste opération place nette l'après-midi même, pourra, espèrent les habitants, porter un coup aux trafiquants du quartier Ranguin.
