Au "festival international de la créativité", qui se tient actuellement à Cannes, les agences qui assurent la com des industries pétrolières sont la cible des militants de Greenpeace France depuis lundi.
"Une démonstration de force". C'était l'objectif de Greenpeace France au Cannes Lions, le "festival international de la créativité" qui se tient depuis lundi 22 juin au palais des festivals et sur la Croisette à Cannes (Alpes-Maritimes).
La grand-messe de la publicité ciblée par une quarantaine d'activistes de la défense de l'environnement au motif que certaines agences "favorisent le 'green washing' des industries des énergies fossiles", résume Edina Ifticene, porte-parole, chargée de campagne Energies fossiles à Greenpeace France.
Sur le toit du palais des festivals
Il y a d'abord eu l'irruption d'un militant sur la scène du grand auditorium lors de la cérémonie d’ouverture du Cannes Lions. Puis le "débarquement" en kayaks sur la plage privatisée par WPP, le premier réseau d'agences de publicité et de communication mondial.
Dernier happening en date, ce jeudi matin, avec la prise d'assaut du palais des festivals. Plusieurs militants ont atteint le toit du bâtiment par la grande échelle d'un ancien camion de pompiers qu'ils s'étaient procurés.
Ils ont déployé une banderole "This is fine", référence à un meme, une image virale sur internet dans laquelle un chien cerné par les flammes affirme que "tout va bien". Une action dans l'esprit de "Don't Look Up", la comédie dramatique de Netflix, "pour représenter la passivité face à la crise climatique" affirme Edina Ifticene.
Nous demandons une loi interdisant toute publicité pour les entreprises de l'industrie fossile - pétrolières, compagnies aériennes, constructeurs automobiles - comme on l'a fait avec le tabac avec la loi Evin
Edina Ifticene, porte-parole, chargée de campagne Energies fossiles à Greenpeace France
Cinq interpellations
Suite à l'action de ce jeudi matin au palais des festivals, cinq militants ont été interpellés : quatre sur le toit du palais et le dernier qui était au volant du camion de pompiers. Ils ont été placés en garde à vue au commissariat de Cannes.
La veille, le maire David Lisnard, avait déjà demandé à Greenpeace de faire partir son bateau amarré au vieux-port. La police municipale a aussi verbalisé l'association pour "dégradation de l'environnement" et "affichage illicite sur le domaine public" suite au collage d'affiches dans la ville.