Fléau national, les chiffres des violences conjugales font peur. En 2018, 121 femmes ont été tuées par un mari, un compagnon officiel ou non officiel. Avec 7 décès l’année dernière, les Alpes-Maritimes se classent parmi les départements les plus touchés. Vers qui se tourner ?
Depuis trois ans, le nombre de cas de féminicides conjugaux dans le département des Alpes-Maritimes recule. Deux femmes sont décédées sous les coups de leur mari ou conjoin en 2016, 8 en 2017, 7 en 2018. La pire année a été 2014, avec 13 décès. L'an dernier, quelque 1.800 plaintes pour violences conjugales ont été enregistrées.
#GrenelleViolencesConjugales M. Bernard GONZALEZ @prefet06 ouvre le Grenelle départemental en présence des procureurs de Nice et de Grasse. Élus, associations, collectivités, journalistes, psychologues etc réunis dans une réflexion partagée et de construction de perspectives. pic.twitter.com/iezu7j55zF
— PréfetAlpesMaritimes (@prefet06) October 14, 2019
Que faire quand on est concerné ou que l'on connait une personne touchée ?
► Les numéros d'aide pour elle et pour l'entourage
Situation d'urgence : en cas d’urgence, appelez la police ou la gendarmerie, en composant le 17 (ou le 112 d’un portable, appel gratuit).
- Le 39 19 : Violences Femmes Info >> C’est un numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de toutes formes de violences (violences conjugales, violences sexuelles, violences au travail, mutilations sexuelles féminines, mariages forcés), ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels concernés. ll permet d’assurer une écoute, une information, et, en fonction des demandes, une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. ll est anonyme. Il est accessible et gratuit en métropole et dans les DOM 7 jours sur 7. Le numéro est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 22 h, les samedi, dimanche et jours fériés de 9h à 18h. Le 39 19 n’est pas un numéro d’appel d’urgence.
- Le 0 800 05 95 95 >> SOS Viols-Femmes-Informations. Ce numéro est destiné aux femmes victimes de viol ou d’agressions sexuelles, à leur entourage et aux professionnels concernés. C’est un numéro d’écoute national et anonyme. Il est accessible et gratuit depuis un poste fixe en métropole et dans les DOM du lundi au vendredi de 10 h à 19 h. Il est utile pour de l'écoute, soutien, information, accompagnement, aide pour faire valoir vos droits en justice. Une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge est proposée.
- Le 119 Allô enfance en danger >> ce numéro national est dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être, ouvert 24h/24, 7 jours/7 et gratuit.
Depuis 2015, une cinquantaine de victimes ont pu en bénéficier dans les Alpes-Maritimes.
► Les centres d'accueil
Un seul établissement d’accueil de victimes dans l’Ouest des Alpes-Maritimes.
Depuis la fermeture du Mas Saint-Vincent à Antibes le 1er septembre 2019, la Villa Baltz de Cannes est le seul établissement de l’Ouest des Alpes-Maritimes à accueillir les femmes victimes de violences ou en situation de rupture sociale, à leur offrir un accompagnement social, des conditions de vie normale et à les engager dans un processus de réinsertion personnelle et de stabilité professionnelle.
Sur Nice, il se se diriger vers l'Abri Côtier, ce centre d'accueil a pour mission d'accueillir, écouter, informer les femmes majeures victimes de violences conjugales avec ou sans enfant.
- Le Centre d'Accueil de Jour de la ville de Nice "L'abri côtier" - téléphone : 04 97 13 39 46.
- Le site du ministère des affaires sociales : stop-violences-femmes.gouv.fr
- CFCV – Collectif féministe contre le viol : cfcv.asso.fr
- FNSF – Fédération nationale solidarité femmes : solidaritefemmes.asso.fr
- CNIDFF - Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles : infofemmes.com
- Femmes solidaires : femmes-solidaires.org
- INAVEM : Fédération nationale des associations d’aide aux victimes : inavem.org
► Les planning familiaux
Pour joindre le Mouvement français pour le planning familial dans les Alpes-Maritimes et dans le Var.
Leurs principales actions : permanences d'accueil, d'écoute et d'orientation, actions de prévention (interventions scolaires, stands, débats, groupes de parole), informations et formations autour des questions de sexualités et de réduction des risques sexuels, mobilisation pour l’égalité des droits des femmes et des hommes, quelle que soit leur sexualité.
Autre initiative à Cannes
Le maire de Cannes et président du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), a renforcé le dispositif de mise à l’abri d’urgence des femmes victimes de violences conjugales. A compter du 1er novembre prochain, notamment en accélérant le délai de relogement donc de protection des femmes victimes de violences conjugales ou en situation de rupture sociale, celui-ci passera de 45 jours en moyenne à 72 heures maximum.
« Les cruautés et situations de violences faites aux femmes ne peuvent être considérées comme une fatalité, une simple succession de faits divers. La puissance publique a le devoir d’agir pour répondre à la détresse de ces femmes, célibataires ou mères de famille, victimes de la violence de leur conjoint. Avec la Villa Baltz, établissement municipal qui accueille les femmes battues, Cannes a concrètement valeur d’exemple.
La Villa Baltz à Cannes est située 22 rue Borniol :
Pour répondre à l’urgence de ces situations, le Centre Communal d’Action Sociale parvient désormais à réduire les délais de traitement des dossiers d’hébergement rapide et sécurisé, passant de 45 jours à 72 heures. Un service public qui sait adapter ses procédures à la réalité sociale du moment est un service performant, en phase avec la réalité quotidienne. C’est une exigence permanente pour répondre au mieux aux situations de crise et de détresse » précise David Lisnard, maire de Cannes, président du CCAS.
Un délai d’accueil d’urgence de 72 heures maximum contre 45 jours auparavant
La municipalité de Cannes a décidé de mettre en place de mesures concrètes de protection des femmes.
Dans cette optique, alors que la proposition de loi visant à éloigner les conjoints violents de leurs familles, sans attendre qu’ils soient jugés, vient d’être adoptée le 10 octobre, David Lisnard a demandé aux services du CCAS et de l’Etat de réduire le délai d’attente pour un hébergement d’urgence des femmes battues au sein du centre d'accueil.
A partir du 1er novembre, un dispositif municipal d’accueil d’urgence dans un délai de 72 heures maximum contre 45 jours en moyenne aujourd’hui sera mis en place pour répondre plus rapidement aux situations de détresse et mettre les femmes victimes de violences conjugales à l’abri.
Le délai comprimé de 72 heures maximum reste nécessaire à la vérification de la situation de la personne : constat médical, dépôt de plainte, constitution du dossier.
Cinq logements sur les 15 que compte la Villa Baltz sont réservés à ce dispositif d’urgence, soit une capacité de 10 places dans le cadre de violences conjugales. Ce dispositif s’adresse au public accueilli au CCAS, gérées par le 115 ou relevant du dispositif Place d’Accueil d’Urgence (PAU) géré par l’Etat.