Le Festival de Cannes a demandé la libération de l'actrice iranienne, arrêtée pour avoir exprimé sa solidarité avec le mouvement de contestation en Iran. Elle occupait le rôle principal du film "Leila et ses frères" en compétition pour la Palme d'or en mai dernier.
C'est la personnalité la plus renommée à avoir été arrêtée depuis la naissance du mouvement social qui secoue l'Iran. Sur Twitter, le Festival de Cannes a fermement condamné l’arrestation de l’actrice et militante iranienne Taraneh Alidoosti. Accusée de publication de "fausses informations et contenus et pour incitation au chaos", l’actrice a été arrêtée samedi 17 décembre en Iran après avoir exprimé sa solidarité avec les manifestants sur les réseaux sociaux.
Ce lundi, le Festival de Cannes lui a adressé tout son soutien, saluant le "combat pacifique qu'elle mène pour la liberté et le droit des femmes".
Engagée dans le mouvement de contestation iranien
Figure du mouvement de contestation né en Iran il y a plus de trois mois après la mort de Mahsa Amini, Taraneh Alidoosti est reconnue à l’international comme l’actrice fétiche du réalisateur Asghar Farhadi. En 2022, elle avait marqué le Festival de Cannes dans le drame familial de Saeed Roustayi Leïla et ses frères, nominé pour la Palme d’or.
Depuis le début du soulèvement populaire iranien, Raraneh Alidoosti avait apporté à de multiples reprises son soutien aux manifestants. En novembre dernier, Taraneh Alidoosti avait décidé de rester en Iran pour défendre ses droits et s'était dite prête à "payer le prix".
"Elle pourrait ne pas s'engager et elle le fait. Depuis 4 mois que l'Iran est en proie à tous ces bouleversements, elle n'a jamais cessé de s'engager", a confié le délégué général du festival de Cannes à l'AFP. "Elle est tellement populaire en Iran qu'elle devient un peu plus dangereuse pour le régime", a poursuivi Thierry Frémaux.
"Honte pour l'humanité"
Début décembre, elle avait notamment dénoncé l’exécution de Mohsen Shekari, pendu après avoir été accusé de "guerre contre Dieu". Elle avait d’ailleurs vivement interpellé la communauté internationale son compte Instagram, désormais désactivé, jugeant que "toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité", .
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit auprès de l'AFP "profondément préoccupé" par cette arrestation, soulignant que "toutes les personnes arrêtées pour avoir manifesté pacifiquement doivent être libérées immédiatement".