Onze personnes, toutes françaises, ont été placées en garde à vue, notamment à Cannes, où se trouvait encore récemment Jérémie Louis-Sidnez, 33 ans, "principale cible" de cette opération.
Voici les principaux points de l'enquête après le démantèlement d'une "cellule" islamiste dans le cadre d'une opération antiterroriste menée samedi et ayant conduit à la mort d'un suspect, Jérémie Louis-Sidney.
Les interpellations
- Onze personnes, toutes françaises, ont été placées en garde à vue, interpellées à Paris, à Strasbourg, en Seine-et-Marne et dans les Alpes-Maritimes, en particulier à Cannes, où était encore récemment Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, "principale cible".Ce Français de 33 ans, né à Melun, a été présenté par le procureur de Paris comme un délinquant converti à l'islam radical. Il a été tué lors de son interpellation vers 6H à Strasbourg. L'homme "était debout arme au poing, il a vidé son barillet" sur les policiers, selon le procureur de Strasbourg.
Une personne a été interpellée en possession d'un 22 Long rifle prêt à tirer, à Torcy en Seine-et-Marne.
L'interpellation à Cannes :
Reportage Riger Lise, Tisseaux Frédéric et Gross Johan.
Les projets de cette cellule
- L'empreinte génétique de Jérémie Louis-Sidney "connu par la DCRI pour son appartenance à la mouvance jihadiste" a été retrouvée le 25 septembre sur la "grenade défensive yougoslave" lancée contre un commerce de Sarcelles le 19 septembre. Une personne avait été légèrement blessée.Lors des perquisitions ce samedi, a été retrouvée "une liste d'associations israélites de la région parisienne", selon le procureur de Paris.
Savoir si cette cellule préparait d'autres attentats "va être l'objet des investigations à venir", a-t-il ajouté. "On aurait peut-être pris des risques inutiles si on n'avait pas demandé à la police judiciaire d'intervenir ce matin", a-t-il dit.
Le profil des personnes interpellées
"Il s'agit donc souvent de délinquants de droit commun qui ont amorcé une radicalisation vers le jihadisme islamiste", selon M. Molins. Ils sont nés dans les années 1980et 1990.
Louis-Sidney était né le 24 janvier 1979 à Melun, en Seine-et-Marne. Polygame, il était connu de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) depuis le printemps 2012. Il avait été condamné à Grasse en 2008 à deux ans de prison pour trafic de stupéfiants.
Trois des personnes interpellées ont un casier judiciaire pour des affaires de trafic de drogue, de vol et de violence.
Louis-Sidney appartenait "à un groupe soupçonné, sans certitude, de vouloir rejoindre le terres du jihad", selon François Molins qui tempère: "aucun renseignement ne permet de dire qu'il serait allé sur zone".
Selon une source proche de l'enquête, un homme ayant fréquenté le groupe "pourrait être parti combattre en Syrie". Mais l'enquête devra le déterminer et "il ne s'agit pas d'une filière syrienne", comme il y a eu des filières tchétchènes, irakiennes ou afghanes depuis les banlieues françaises.
Le groupe était partagé entre Cannes et la région parisienne. Il semblait se réunir régulièrement dans un appartement cannois. Deux ou trois des interpellés sont des convertis.
Les testaments
- Quatre testaments ont été saisis, dont celui de Louis-Sidney. "Quand vous avez un testament en poche, c'est que vous écrivez vos dernières volontés et que vous envisagez a priori des issues extrêmes peut-être dans des termes relativement courts", a dit le procureur de Paris.
Il était "très déterminé avec probablement la volonté de finir en martyr", a renchéri celui de Strasbourg, Patrick Poirret.
Outre ces testaments, 27.000 euros en espèce et des armes, a été saisi un exemplaire de la revue d'Al Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa), "Inspire", destinée à
encouragers les musulmans anglophones à rejoindre le mouvement jihadiste internationale.
Avec AFP