De décembre à mars, le mimosa est dans sa pleine période de floraison. À Tanneron, dans le Var où de nombreux producteurs l'exploitent, ils doivent parfois faire face à des cueillettes régulières de touristes et à des vols, plus rares, volontaires. Le ramassage de cette fleur est pourtant interdit sur la commune.
La petite fleur jaune est comme chaque année de décembre à mars, au cœur des convoitises... Son esthétique en bouquet, son odeur et sa couleur attire chaque année de nombreux touristes à Tanneron dans le Var. Le mimosa y est roi.
Il est cultivé depuis plusieurs dizaines d'années sur la commune et une fête lui est même dédiée. Cette année, c'était le 28 janvier dernier.
Cette célébrité engendre des répercussions parfois négatives pour les producteurs qui doivent faire face chaque année à cette période, à des pertes.
Cueillettes illégales et vols volontaires
À Tanneron, le mimosa est présent depuis le XVIIIe siècle. La fleur est cultivée soit pour être revendue chez les fleuristes, soit en vrac à des fins d'utilisation pour le parfum.
Un arrêté municipal pris dans les années 80 interdit sa cueillette sauvage sur la commune, assorti d'une amende de 17 euros. La fleur y est pourtant largement cueillie de manière plus ou moins volontaire.
Les producteurs font en fait face à deux types de "vols" :
Les cueillettes commises par les touristes qui la plupart du temps ne savent pas qu'ils n'ont pas le droit et qui veulent emporter un souvenir après s'être promené. Mais il y a aussi des plus gros vols, même s'ils sont plutôt très rares, qui sont eux organisés, dans le but de revendre les fleurs", détaille la police municipale.
La police municipale de Tanneron.
Ces vols ne sont pas comparables à ceux des eucalyptus, organisés par des réseaux sur le département des Alpes-Mariitimes.
"Gros vols" volontaires rares
Cette année, le mimosa de Myriam Messous n'a pas été épargné. Plusieurs personnes ont essayé de lui dérober pas loin de 100 Kg de fleurs au cours du mois de janvier. "Un voisin qui les a vus en flagrant délit voler les fleurs a alerté la police, qui a pu intervenir rapidement et j'ai porté plainte ", explique-t-elle.
Cette petite productrice, qui a repris l'exploitation familiale de 7 Ha depuis 26 ans, se dit "affectée".
Si ces "gros vols" volontaires sont rares, elle pointe également les cueillettes illégales des touristes qui ont une incidence directe sur les arbres. "Parfois, ils cassent les branches à la main et ça saccage tout. C'est le double travail pour moi, car si je ne fais rien, les branches peuvent s'assécher, c'est épuisant", atteste-t-elle.
Et c'est pour elle comme les autres mimosistes une perte plus ou moins importante de production et de vente.
" Ils n'ont pas l'impression que c'est du vol. Mais c'est un peu comme si on rentrait dans votre frigo pour se servir".
Myriam Messous
Faire de la prévention pour les touristes
Pour faire face à ces cueillettes, les syndicats de producteurs ont mis en place des affiches à messages à destination des touristes. "J'ai mis des "rue balises" et des panonceaux pour éviter la cueillette du mimosa sauvage, raconte Julien Augier, producteur de mimosa et 1ᵉʳ adjoint de la commune. " Nous sommes dans la prévention et dans la pédagogie avec les touristes".
L'office de tourisme met aussi à destination des randonneurs et vacanciers une plaquette détaillant les bons gestes à effectuer. Du côté des producteurs, un réseau "solidaire" s'est mis en place pour prévenir et éviter ces cueillettes. En pleine saison du mimosa, la police patrouille aussi plus régulièrement pour surveiller et prévenir les touristes.