Le mimosa fleurit jusqu’à la fin du mois de mars sur la Côte d’Azur. Cette fleur unique, jaune vive, au parfum enivrant, inspire maîtres chocolatiers, parfumeurs et siropiers artisanaux de la région.
Un ciel bleu et des grappes jaunes à perte de vue, aucun doute le mimosa est de retour. De janvier à mars, cette plante s'épanouit sur la Côte d'Azur, et délivre son parfum délicat le long des routes.
Seule fleur qui règne en maître à cette saison, les pompons colorés de cet arbre de la famille des acacias nappent le massif du Tanneron d’un halo de soleil, impossible de les manquer durant vos balades :
Ces grappes dorées très reconnaissables, fleurissent sur les terres varoises depuis des décennies.
Importée d'Australie au XVIIIe siècle, cette plante est devenue l'emblème du village médiéval de Bormes-les-Mimosas (Var) :
En moyenne, 200 tonnes de mimosa sont traitées chaque année dans la région.
Des centaines de variétés
De nombreux pépiniéristes les cultivent et les vendent à travers l'Europe. Julien Cavatore, est à la tête d'une entreprise familiale, passionné, il connaît tous les secrets de cette fleur locale.
Chaque année, il produit 6 000 à 8 000 pieds de Mimosa :
C'est une plante qui s'épanouit dans un sol acide, il ne faut pas que la température descende en dessous de moins 10 degrés. Cette année, je pense que la récolte sera très belle, nous n'avons pas eu d'épisodes de gel ayant endommagé les grappes.
Julien Cavatore, pépiniériste
Dans son exploitation, il y a plus de 250 variétés. Car, ce qui caractérise un beau mimosa ce n'est pas uniquement la qualité de ses fleurs. L'expert précise : "il faut regarder la plante dans sa totalité, les feuilles jouent un rôle important." Dans sa pépinière, ils y poussent notamment des feuillages argentés ou même violets. Certaines grappes, ont même des feuilles en forme d'aiguilles de pin.
Des détails parfois oubliés, lorsque les fleurs dorées envahissent la plante, pourtant ces feuilles sont aussi surprenantes que la floraison.
Voici quelques conseils pour cultiver votre pied de mimosa :
Il existe plus de 1200 variétés de mimosas dans le monde. Certaines, très rares, sont reconnues pour leur parfum particulier. Didier Carrié, chocolatier à Saint-Raphaël dans le Var, utilise la fleur dans ses recettes et ses desserts.
A quelques kilomètres de là, à Théoule-sur-Mer, Laurent Raynaud la décline quant à lui en liqueur et sirops artisanaux, une aventure qui a débuté il y a deux ans pour le "Mimocello."
Mon spiritueux est une liqueur, la fleur, elle sent beaucoup, mais quand on la croque elle n'a pas ce goût. J’ai donc crée un sirop, car c’est l’action du sucre qui vient capter le goût. Contrairement au raisin, qui ne sent pas, avant d'être en bouche, comme pour le vin.
Laurent Raynaud
Pas question d'utiliser des arômes artificiels, tout est 100 % naturel dans ses produits. Laurent Raynaud ajoute uniquement "un ingrédient secret" à sa recette. Epices ? Vanille ? Gingembre ? Il faut goûter pour le savoir. L'objectif, travailler un produit sans artifice, et mettre en avant les artisans locaux. Le design particulier des bouteilles, est conçu et fabriqué en France.
Environ 200 grammes de fleurs fraîches sont nécessaires pour une bouteille de cet élixir.
Vous pouvez aussi créér votre propre gelée à étaler sur vos tartines le matin :
En Australie, les grand chefs cuisiniers, torréfient certaines variétés de mimosa. Un produit, qui aurait un goût intermédiaire entre le café et le chocolat, une fois moulu.
Ou il parfume votre intérieur
Certaines grandes maisons de parfum se sont emparées de cette fragrance. A Grasse, une bougie parfumée à la fleur de mimosa a vu le jour il y a quelques semaines.
"Un mélange de fleurs, de bois et d'épices" explique par cette créatrice de parfum depuis une vingtaine d'années, avant d'ajouter :
Pour moi le parfum, c'est un outil entre les Hommes et les territoires. Je voulais allier le savoir faire local de Grasse avec la route parfumée de Mandelieu.
Karine Deraco, designer olfactif
Un produit réalisé pour faire penser au soleil, même en plein hiver. Dans les Alpes-Maritimes et le Var, chaque année, on produit 18 millions de tiges de mimosa.
130 kilomètres de "Route du Mimosa"
Véritable symbole de la Côte d’Azur, une Route touristique a été imaginée, il y a plusieurs années. Un parcours, de 130 kilomètres, traverse huit villes entre le département du Var et celui des Alpes-Maritimes.
À chaque étape, le mimosa se raconte à travers un jardin, un parc, des artisans, des produits, des animations, des balades, des fêtes ou les corsos…
La Route démarre à Bormes-les-Mimosas (Var). Elle s'étale jusqu’à Grasse (Alpes-Maritimes) en passant par Sainte-Maxime, Saint-Raphaël, Mandelieu-la-Napoule, Tanneron et Pégomas.
Des kilomètres de fleurs s'étalent sur les hauteurs du village du Tanneron :
Avec la crise sanitaire, le port du masque et les gestes barrières sont obligatoires sur les chemins, mais pas de quoi gâcher ce voyage sensoriel, où se mêlent les couleurs, à la fragrance délicate et un peu sucrée du mimosa.
La Fête du mimosa
Et cette année, la traditionnelle fête du mimosa est pour le moment maintenue au 6 février, vous pouvez retrouver toutes les infos ici.
Des jauges seront appliquées, pour cet événement qui accueille 60 000 visiteurs chaque année.