Depuis lundi 16 octobre, dix députés français sont en Israël. Parmi eux, la députée LR des Alpes-Maritimes, Michèle Tabarot. Un voyage de trois jours où les députés ont entre autres, visiter le kibboutz de Kfar Aza où "l'odeur de la mort est partout et ne vous quitte pas" raconte la députée.
Ce voyage risque de laisser pour longtemps de durs souvenirs aux députés et à l'ancien Premier Ministre, Manuel Valls. Arrivés ce lundi 16 octobre, ils rentreront ce mercredi en France. France 3 Côte d'Azur a pu lui poser quelques questions par écrit.
Le reportage de Franceinfo avec les 10 députés en Israël :
Dans quel cadre ce voyage était-il organisé ?
Michèle Tabarot : "Ce déplacement a été organisé par l’European Leadership Network (ELNET). C’est une organisation qui œuvre depuis des années pour le renforcement des relations et des coopérations politiques entre l’Europe et Israël.
Ils nous ont proposé de prendre part à cette mission d’urgence et de solidarité qui regroupe une dizaine de parlementaires ainsi que l’ancien Premier Ministre Manuel Valls."
Pourquoi vouliez-vous en faire partie ?
Michèle Tabarot : "Après les attaques atroces perpétrées par les terroristes islamistes du Hamas le 7 octobre dernier, c’était très important de venir porter un message de solidarité de la France aux israéliens et aux israéliennes.
Ils ont vécu une horreur inimaginable avec un déferlement de barbarie qui nous a tous profondément choqués. Nous voulions leur dire que nous les soutenons."
Quel est l’intérêt en tant que députée, vice-présidente du groupe LR de l’Assemblée, de se rendre en Israël ?
Michèle Tabarot : "Je suis également membre du groupe d’amitié France-Israël et j’ai une affection profonde pour ce pays. Cette mission permet de nombreux échanges avec les autorités politiques et militaires israéliennes. Nous renforçons ainsi nos liens dans un moment douloureux pour eux.
C’était aussi très important d’aller à la rencontre de la communauté française sur place. Nos compatriotes sont très affectés et nous voulons voir comment essayer de les aider.
Notre rencontre avec les familles d’otages a été un moment éprouvant tout comme notre échange avec les parents de ce jeune militaire franco-israélien qui a été tué alors qu’il était à deux semaines de quitter l’armée."
Qu’avez-vous vu ? Qu'avez-vous vécu ?
"
Je n’oublierai jamais l’émotion de la visite du camp de Shura où des centaines de corps sont entreposés dans des containers réfrigérés dans l’attente de leur identification. C’est le summum de l’horreur de cette attaque terroriste ignoble.
À Kfar Aza, l’odeur de la mort est présente partout et ne vous quitte pas. Au milieu des maisons saccagées, toute trace de vie a disparu en quelques minutes. C’est un vertige impossible à décrire.
Pourtant, dans cet endroit à 2 kilomètres de la Bande de Gaza, ces gens vivaient en paix avec les Palestiniens dont certains travaillaient avec eux."
Que pensez-vous que ce voyage va changer lorsque vous serez de retour sur le sol français ?
"Nous sommes tous très marqués par ce que nous avons vu et cela renforce notre détermination à rappeler qu’Israël a le droit de se défendre et que sa population a droit à la paix et à la sécurité.
Je vais aussi poursuivre sans relâche mon combat contre l’antisémitisme, notamment de l’extrême-gauche qui s’en prend encore à Israël, refuse de traiter les combattants du Hamas de terroristes et va même encore plus loin en osant les qualifier de résistants.
C’est inacceptable. Je dénonce ce comportement qui depuis des années légitime l’antisémitisme et fait le jeu des islamistes et des intégristes dont ils sont plus que jamais les alliés objectifs."
Quelles étaient les consignes de sécurité ? Comment les avez-vous perçues ?
"Ces consignes sont totalement légitimes pour la sécurité de tous. Près des zones de combat nous portions un gilet pare-balle et un casque.
Par ailleurs, comme c’est le cas pour la population, quand les alarmes retentissent pendant les attaques, il faut descendre rapidement aux abris."
Qu’attendez-vous de votre rencontre avec le président israélien ?
"Cette rencontre n’était plus à l’ordre du jour mais nous avons été reçus à la Knesset par le Président de cette assemblée. Nous avons ensuite eu un échange avec le groupe d’amitié Israël France."
"À Tel Aviv, nous nous sommes rendus au Ministère de la Défense pour un briefing sur la situation avant de rencontrer l’Ambassadeur."
Depuis le début du conflit, le bilan est porté à 24 français tués et 7 toujours portés disparus selon Elisabeth Borne.