Polémique : à Mougins, les travaux d'un échangeur de l'autoroute A8 font grand bruit

Les riverains de ce chantier sont en colère. Ils disent ne pas avoir été associés à la réflexion de Vinci Autoroutes et regrettent l'abattage de plusieurs arbres. Pour eux, il y aura encore plus de trafic, et donc de nuisances dans leur quartier. Ils croisent les doigts pour être enfin entendus.

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Le chantier a débuté en octobre dernier. Et il est prévu jusqu'au milieu de l'année prochaine. Des arbres ont été coupés et c'est la ronde des camions. Nous sommes sur la commune de Mougins (Alpes-Maritimes), à proximité de l'autoroute A8.

Un secteur particulièrement fréquenté par les automobilistes car il dessert à la fois Cannes, le Cannet, l'autoroute vers Nice, le département du Var et, enfin, la pénétrante qui va jusqu'à Grasse avec des dessertes à Antibes et Mouans-Sartoux.

Vinci Autoroutes a donc prévu l'extension de l'échangeur n°42.

Un projet que personne ne conteste. C'est la méthode qui fait grincer les dents.

Les riverains se disent exclus du projet

Ce projet, c'est un élargissement de 3 à 5 voies, dont deux qui seront réservées à l'accès vers Cannes et le Cannet.

Julien Chanois habite dans le quartier situé au sud de l'échangeur depuis 15 ans. Le secteur est résidentiel et il compte plusieurs centaines de personnes. La proximité de l'autoroute et l'accroissement du trafic ont généré des nuisances croissantes. Et la perspective de cet élargissement fait craindre le pire. Une pétition a été lancée. Les riverains ont constitués un collectif.

Tout a été prévu pour les voitures, les riverains n'ont même pas été prévenus ! On a été informés en forçant la main. On considère qu'il n'y a pas un budget suffisant pour protéger un quartier très dense. Nous voulons un mur anti-bruit de 150 mètres, un mur qui sera aussi anti-détritus car les automobilistes jettent tout et n'importe quoi par la fenêtre.

Julien Chanois, riverain

Les riverains déplorent l'abattage de plusieurs arbres. Du coup, ils ont une vue directe sur l'autoroute, ce qui déprécie leurs biens.

Un nouveau modelage du paysage

Jointe par téléphone, la responsable de la communication sur la maîtrise des ouvrages de VINCI Autoroutes, Charlotte Desveaux, entend cette inquiétude et admet que, visuellement, ce soit difficile. Mais elle précise que les riverains ont été informés du calendrier des travaux et de l'abattage des arbres par des flyers distribués dans les boîtes aux lettres.

Elle rappelle qu'il s'agit d'un élargissement pour un chantier d'intérêt général, situé sur le domaine public de l'autoroute - donc non-soumis à une déclaration d'utilité publique avec enquête publique -. Pour autant, les aménagements paysagers seront faits à l'issue du chantier avec la ville de Mougins et les riverains. Des brise-vues et une replantation d'arbres sont prévus.

Pour le mur anti-bruit, la situation semble plus complexe.

La pose d'un mur anti-bruit est soumise à une règlementation très particulière. Les mesures concernant le trafic ont été prises avant le chantier et on est en-dessous des 70 décibels qui imposent un mur particulier dans le cadre de la concession que nous avons avec l'État. Dans ce cadre-là, les riverains n'avaient pas à être concertés. On est sur l'emprise de l'État, sur un élargissement.

Charlotte Desveaux, responsable de la communication sur la maîtrise des ouvrages de VINCI Autoroutes

La mairie de Mougins aux côtés des riverains

Christophe Ulivieri est le premier adjoint de la ville, il connaît bien le quartier pour y avoir de la famille. Ses mots sont sans appel.

Je suis scandalisé ! C'est un mépris total des gens qui vivent ici depuis toujours.

Christophe Ulivieri, premier adjoint de Mougins

Il ne comprend pas l'absence de réunion publique pour présenter le projet. Et il estime avoir été mis devant le fait accompli.

On nous propose des plans généralistes et on ne nous explique pas bien. On coupe des arbres sans demander l'autorisation à la Ville. On fait appel à l'architecte des Bâtiments de France en prétextant la proximité d'un site classé. Et, une fois ces arbres abattus, on nous dit qu'on n'a pas la technique pour la réimplantation.

Christophe Ulivieri, premier adjoint de Mougins

Christophe Ulivieri n'a, dit-il, qu'une revendication : le bien-être des Mouginois qui, selon lui, ne peut passer que par un mur anti-bruit et la revégétalisation des abords.

Et il faudra du temps pour que les arbres repoussent quand l'intégration paysagère sera faite. Selon VINCI Autoroutes, ils devraient être plantés pendant l'automne pour optimiser leur adaptation.

La mairie de Mougins et les riverains attendent une réunion prévue dans les jours qui viennent pour faire le point sur un échangeur décidément très polémique...

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