Le collectif SOS Posidonie veut par ses actions citoyennes et pacifiques informer les usagers de la mer de l'impact de leurs comportements sur la plante marine. Des apnéistes accrochent de petits nœuds de coton biodégradables aux ancres des bateaux, pour alerter les plaisanciers sur les bons et mauvais comportements lors des mouillages.
"SOS Posidonie est une action citoyenne ou de l'activisme pacifique, comme vous l'entendrez !" Voilà comment se présente le collectif.
Tout l'été, en petit groupe, les bénévoles ont installé de petits rubans aux ancres des bateaux. Le but, sensibiliser en douceur les plaisanciers sur leur lieu de mouillages. Et surtout, lorsqu'ils choisissent de déposer l'ancre en pleine posidonie.
"On se rejoint une fois par semaine. J'ai un petit pointu, on se retrouve à 8-10 et on plonge. On ne veut pas faire de la répression, on tague aussi bien les personnes qui mouillent correctement dans le sable que celles qui sont dans la posidonie" explique Alban Massot-Fernandez, fondateur du collectif.
Leurs armes, deux petits rubans. L'un estampillé du message :
"Merci pour ton ancrage responsable".
L'autre d'une couleur flashy bien visible "Attention à ton ancrage". Sur les rubans, un lien renvoie vers le site Pouragir.com contenant des informations sur la posidonie.
"L'idée, c'est que quand ils remontent l’ancre, ils voient le petit ruban de couleur un peu flash et que ça les fasse réagir. En général, ils l’enlèvent. Ceux qui ne l’enlèvent pas, ils en ont plusieurs, car on continue de les mettre. Ça leur fait une petite guirlande" continue Alban Massot-Fernandez.
Et après, on espère qu'il y a une pris de conscience. Les gens ne se rendent pas vraiment compte de l'importance de la posidonie, de ses réelles fonctions écologiques. L'idée, c'est vraiment qu'ils s'informent.
Alban Massot-Fernandez, SOS Posidonie.
À chaque sortie, le groupe part avec 5 m de rubans et dépose ces petits messages sur 20 à 30 ancres.
L'action s'est inspiré de la campagne Écogeste. Celle-ci se passe en surface. Des ambassadeurs vont à la rencontre des plaisanciers pour discuter avec eux des bons comportements à adopter pour préserver la posidonie notamment. Les bénévoles de SOS Posidonie font aussi partie du CDMM (Centre de Découverte Mer et Montagne).
Un embouteillage de bateaux
L'action a été menée pendant 3 mois cet été. Surtout dans la rade de Villefranche-sur-Mer. Mais aussi entre les îles de Lérins où les eaux sont cristallines :
Deux lieux hautement prisés par les plaisanciers.
À Villefranche-sur-Mer, les solutions pour éviter des mouillages sauvages ont décalé quelque peu le problème. "Là-bas, se sont des mouillages écologiques payants, mais les plaisanciers ont pris l’habitude de ne pas payer, donc ils vont dans des zones de mouillages accessibles. Ils mouillent tous les uns sur les autres dans la posidonie." Grasseuille la petite baie en face de Villefranche est alors prise d'assaut. "C'est une forêt de bateaux" précise Alban Massont-Fernadez.
Là, le collectif a surtout distribué des rubans "attention à ton ancrage".
Un problème similaire à Cannes entre les îles de Lérins. "Là-bas, c'est la folie. On est parti avec une trentaine de rubans, on les a tous placés en une heure."
Au-delà de l'information apportée aux plaisanciers, le collectif espère avoir une influence sur les pouvoirs publics, et les pousser à mettre en place des solutions alternatives.
Les bénévoles comptent refaire quelques actions en ce début d'automne, et reprendre un rythme plus soutenu l'été prochain.
Les bateaux au mouillages ne devraient, alors, pas manquer.