Dans les Alpes-Maritimes, les commerces de plus de 5.000 m2 sont fermés par arrêté préfectoral dès ce mardi matin et jusqu'au 8 mars au moins pour limiter la propagation du Covid-19. Mais il y a de nombreuses exceptions...
Portes closes, dès ce mardi 23 février, dans les commerces de plus de 5.000 m2 dans les Alpes-Maritimes ? En théorie oui pour ceux situés dans les 63 communes englobées dans "le littoral" azuréen tel que défini par la préfecture pour tenter d'endiguer la propagation du Covid-19.
Outre le port du masque obligatoire sur l'ensemble du département et le confinement d'une large bande littorale le week-end, les commerces et centres-commerciaux de plus de 5.000 m2 doivent donc fermer... C'est notamment le cas de Polygone Riviera à Cagnes-sur-Mer, qui jusqu'à présent avait échappé à la fermeture grâce à ses allées à ciel ouvert.
A Saint-Laurent-du-Var, les boutiques du centre Cap 3000 doivent toujours rester fermées. Même chose à Nice, pour les centres commerciaux Lingostière, TNL et NiceEtoile.
Mais cela ne signifie pas que ces centres commerciaux sont totalement fermés, car il abritent des commerces qui bénéficient de dérogations.
C'est le cas de tous les commerces alimentaires (y compris les grandes surfaces), ainsi que des pharmacies et des opticiens. Il reste donc possible de s'y rendre, même le week-end durant le confinement.
Deuxième exception : les commerces qui proposent un retrait des commandes, le "click and collect". Ils peuvent poursuivre cette activité, précise l'arrêté préfectoral.
Les magasins de bricolage réservés aux professionnels
Les magasins de bricolage, de peinture ou de matériaux de construction sont aussi concernés par cet arrêté de fermeture lorsque leur superficie dépasse les 5.000 m2... sauf pour les professionnels. ces derniers peuvent continuer à se rendre sur place pour acheter les fournitures et le matériel nécessaire à leur activité.
Une exception valable uniquement en semaine. Dans une version modifiée de l'arrêté préfectoral, publiée ce mardi en début d'après-midi, il est précisé que ces commerces sont autorisés à ouvrir uniquement "en dehors" des week-ends.
La fermeture des magasins de bricolage aux particuliers est une nouveauté par rapport aux précédents confinements, et elle passe très mal auprès de certains.
"Cela est aberrant !"
"Nous étions toujours ouverts puisque nous étions considérés comme activité essentielle, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Cela est aberrant !" témoigne Barbara Bertrand, qui dirige le magasin Briconautes de Grasse, "un commerce de bricolage familial indépendant dont le magasin principal occupe une surface de 7.500 m2".
"Nos clients ont des besoins parfois urgents - problèmes de plomberie ou d'électricité par exemple - qui du coup ne pourront pas résolus et allons devoir mettre au chômage partiel près de 100 de nos salariés" ajoute la dirigeante, qui précise avoir baissé son rideau lundi soir pour respecter les annonces du préfet.
Imbroglio autour des grandes jardineries
Le cas des jardineries, lui, n'est pas mentionné dans l'arrêté préfectoral publié ce lundi. Petruccioli, Prosperi et Jardiland, trois grandes jardineries situées dans la Plaine-du-Var à Nice, affirment ce mardi qu'elles sont ouvertes à tous les clients. Chez Prosperi, les portes étaient restées fermées ce mardi matin en attendant des précisions...
La jardinerie aurait obtenu la confirmation de la préfecture qu'elle est autorisée à rester ouverte. Sauf que la préfecture répond ce mardi soir à France 3 Côte d'Azur que "les jardineries de plus de 5000 m2 sont concernées par l'arrêté préfectoral du 23/02/2021 (article 1). Elles ne pourront accueillir de public à l'exception de leurs activités de livraison ou de retrait de commandes".
Jauge réduite
Enfin, pour les établissements plus petits, de 400 à 5.000 m2, la préfecture abaisse la jauge à "une personne pour 15 m2", au lieu d'un clients pour 10 m2 précédemment.
A titre d'exemple, la pharmacie géante de Cap 3000, qui dispose de 2.500 m2 de surface commerciale, pourra accueillir jusqu'à 166 personnes simultanément. Le Décathlon City de l'avenue Jean-Médecin, à Nice, pourra recevoir jusqu'à 63 clients dans ses 950 m2.
Un taux d'incidence proche de 600
Le département des Alpes-Maritimes est le plus touché de France métropolitaine depuis plusieurs semaines, avec un taux d'incidence qui flirte désormais avec les 600 cas pour 100.000 habitants.
Ce lundi, le nombre de personnes hospitalisées a battu un record : 762 patients répartis dans les hôpitaux et cliniques des Alpes-Maritimes, du jamais vu depuis le début de l'épidémie.