CARTE. Confinement du littoral, port du masque, contrôles... Les mesures contre le Covid-19 dans les Alpes-Maritimes

Ce 22 février, la préfecture et l'ARS ont précisé les nouvelles mesures de lutte contre la propagation du Covid-19 dans les Alpes-Maritimes. Des mesures de confinement vont être mises en oeuvre pour les deux prochains week-ends dans les communes du littoral des Alpes-Maritimes. On fait le point.

Des mesures de confinement vont être mises en oeuvre pour les deux prochains week-ends dans les communes du littoral des Alpes-Maritimes pour lutter contre la propagation du Covid-19, a annoncé ce lundi 22 février le préfet du département Bernard Gonzalez.

>> Revoyez la conférence de presse filmée en direct avec le Préfet Bernard Gonzalez, le délégué de l'ARS dans les Alpes-Maritimes, Romain Alexandre, ainsi que le Professeur Olivier Guérin, Chef du pôle gérontologie du CHU de Nice et nouveau membre du Conseil Scientifique.

On va passer à un régime beaucoup plus sévère,

le Préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez.

Les mesures annoncées : >>Voir l'arrêté préfectoral

Ces règles sont valables pour 15 jours à partir de ce mardi 23 février :

> Accélération de la campagne vaccinale. "Oui, il faut faire mieux, oui il faut faire plus vite. Nous allons réceptionner 4.500 doses de vaccin Pfizer.

"Par ailleurs, la possibilité de se faire vacciner sera offerte aux personnes âgées de 50 à 64 ans et souffrant de comorbidités : dans cet objectif, de nombreuses doses du vaccin d'AstraZeneca doivent être envoyées dans les Alpes-Maritimes prochainement".

> Fermeture des commerces de plus de 5000 m2 à l’exception des commerces alimentaires et des pharmacies. D'autres exceptions à noter aussi comme les magasins de bricolage pour les professionels et de jardinage pour tous.

> L’ensemble des commerces concernés seront autorisés à faire du "click and collect" et de la livraison. Ils pourront bénéficier des aides mises en place par le gouvernement. On passe d'une jauge de 10 à 15 m2 par visiteur pour les commerces de plus de 400 m. Il est demandé aux exploitants de se doter d'un médiateur Covid et d'étendre leurs horaires d'ouverture le matin.

> Musique amplifiée et consommation d'alcool interdites sur la voie publique.

> Confinement partiel : pour les deux week-ends à venir (26 février et du 5 mars). Les déplacements seront interdits dans les communes de Menton à Théoule-sur-Mer, zone qui concentre près de 90 % de la population du département. Une zone plus large que la simple bande littorale comme on pouvait l'entendre lors de la présentation par le préfet. Il s'agit bien des "unités urbaines" de Nice et Menton.

Ce confinement se fera du vendredi 18h au lundi 6h. Comme pour le confinement du mois de mars : les sorties durant 1 heure sont possibles pour les courses, le médecin, les animaux, le sport, promenade (5km autour du domicile).

Voici la liste des communes concernées :

> Port du masque obligatoire dans tout le département des Alpes-Maritimes "dans toutes les zones à forte fréquentation de toutes les communes du département".

> Les contrôles dans les aéroports des Alpes-Maritimes (Nice mais aussi Cannes-Mandelieu-La-Napoule) et à la frontière italienne seront "renforcés"

"Pour les voyageurs étrangers qui arriveront dans les aéroports du département, il y aura des tests PCR qui pourront être exécutés sur des vols entiers choisis de manière aléatoire."

Le préfet des Alpes-Maritimes

Après consultation avec les élus, et la visite samedi dernier du ministre de la Santé, la préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé ce dimanche avoir transmis des propositions de mesures, sans préciser lesquelles, au gouvernement. 

Cette décision d'un confinement partiel, est une première en métropole. Des territoires comme Mayotte ou la Guyane le vivent déjà en ce moment.

Le taux d'incidence est particulièrement élevé dans la métropole niçoise à cette date :

  • Plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants
  • Plus de trois fois la moyenne nationale qui se situe à 190
  • Environ 10% des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6% pour l'ensemble de la France).

La diffusion du variant britannique, plus contagieux est aussi source préoccupations pour les autorités. A cette date, moins de 4% des Maralpins sont vaccinés. 

L'avis des responsables politiques 

Premier concerné à l'échelle départementale, le président du Conseil, Charles-Ange Ginesy. Il dait rester dans "une incompréhension face à certaines mesures annoncées." Notamment le couvre-feu : "je maintiens mon désaveu pour le couvre-feu à 18h qui, à mon sens, n’a pas démontré de réelle efficacité. Nous étions un des premiers territoires à l’appliquer dès le 2 janvier."

La mise sous cloche les samedis et dimanches des communes du littoral, de Menton à Théoule-sur-Mer, avait déjà les faveurs du maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour décourager l'afflux de touristes :

Un confinement le week-end permettra notamment de décourager nos visiteurs de se rendre sur la Côte d’Azur pendant ces vacances d’hiver. Il y a eu beaucoup trop de touristes entre Noël et le jour de l'An, passant de 20 vols par jour à 120 à l'Aéroport de Nice, malgré mes alertes et l’arrêté contre les locations saisonnières que nous avions pris et qui a été suspendu par le Conseil d’Etat.

Le maire LR de Nice.

Selon Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM, "l'objectif est de faire baisser le plus rapidement possible le taux d'incidence dans les Alpes-Maritimes,"

On ne peut pas se réjouir de mettre en place de nouvelles restrictions, mais nous n'avions pas le choix.

Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes.

Le président de la région PACA, Renaud Muselier a réagi en parlant de "solidarité avec les Alpes-Maritimes pour cette nouvelle épreuve". Il s'est dit "plutôt satisfait" par ces annonces.

Dans le même temps, "on ne prive pas pour autant l'activité économique de tourner pour les commerçants, pour les artisans", argue-t-il.

Cette mesure de confinement partiel ne fait toutefois pas l'unanimité chez d'autres maires du littoral, qui estiment que le problème est avant tout niçois, comme le maire LR d'Antibes, Jean Leonetti.

Il y a moins d'un mois, on nous a dit que le couvre-feu allait être très efficace avec cette même conviction. Alors, on nous concerte nous les maires, et que l'on dise oui ou non, les choses sont mise en place,

Jean Leonetti, maire LR d'Antibes

Pour l'opposant Patrick Allemand, président de « Nice au Cœur » et ancien conseiller municipal et métropolitain de Nice "ce qui se passe à Nice est de notre faute et pas de celle des touristes. (...) En tout cas, désigner les touristes comme bouc-émissaires pour s'exonérer de sa propre responsabilité m'apparaît comme un procédé détestable et désobligeant vis-à-vis de ces gens qui, depuis des décennies, viennent à Nice et font vivre nos restaurants, nos hôtels et une grande partie de notre population."

Les maires de Grasse, Cannes, Mandelieu-la-Napoule sont opposés à un confinement dit de week-end comme annoncé.

Pour Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet, "ces mesures seront détournées par les privilégiés qui ont la possibilité d’aller dans l’arrière-pays du vendredi soir au lundi matin! Pour tous les autres c’est travaille et tais-toi", il le déplore sur Twitter :

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait affirmé de son côté samedi que les règles sanitaires mises en place dans les établissements scolaires allaient être "stabilisées" après les vacances d'hiver.

Les enfants des Alpes-Maritimes sont en vacances depuis ce week-end et pour 15 jours.

L'avis du milieu médical

Véronique Mondain, infectiologue au CHU de Nice, a réagit sur Franceinfo à la mise en place ce ces mesures :

Cela n'a aucun sens. Cela fait des semaines et des mois que dans certains aéroports toutes les personnes sont testées. Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ça n'est pas encore le cas dans la cinquième ville de France ? Je ne comprends pas.

Véronique Mondain, infectiologue au CHU de Nice

Quant à savoir si selon elle, ces dispositions sont suffisantes, elle est aussi claire : "Par rapport aux mesures qui viennent d'être prises je suis un peu dans le questionnement car la notion de confinement de week-end n'existe pas, le virus ne va pas s'arrêter de circuler le samedi et le dimanche. C'est quelque chose qui pose question. On aurait pu s'intéresser à des phénomènes différents."

La place des variants

Selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France environ 30 à 50% des cas détectés seraient liés au variant anglais. En ce qui concerne les variants sud-africain et brésilien, ils représenteraient 2,5 à 5% des cas détectés. 

Monaco ? 

La proximité de Monaco, où les bars et restaurants sont toujours ouverts, est fréquemment évoquée pour expliquer cette forte circulation du virus et de ses variants, mais les données épidémiques ne permettent pas de confirmer cette hypothèse.

Les données chiffrées sur la Principauté connaisset des variations fortes depuis ce début d'année.

Toutefois, dans le cadre des restrictions de déplacements en vigueur, les contrôles ont été renforcés aux frontières et avec la principauté de Monaco. 

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