Cinq questions sur la finalisation du plan loup et de ses règles de tirs assouplies

Le protocole régissant les tirs sur les loups menaçant les troupeaux sera "simplifié" via un arrêté publié "d'ici la fin de semaine", "conformément" à ce que réclamaient "beaucoup d'éleveurs", a annoncé ce mercredi le ministre de l'Agriculture.

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Selon le ministre, le plan loup pour la période 2024-2029 a été présenté mardi "dans sa version définitive". Il était en discussion depuis septembre dernier.

Que devrait-il contenir ? 

La version présentée en septembre 2023 - décriée tant par les organisations environnementales que par les éleveurs - prévoyait déjà une simplification des protocoles des tirs destinés à abattre les loups attaquant les troupeaux.

Il était aussi envisagé d'ouvrir la "possibilité d"avoir deux tireurs sur le tir de défense simple voire trois de manière exceptionnelle après autorisation du préfet". Les représentants des éleveurs du syndicat majoritaire FNSEA demandaient une "évolution radicale du protocole de tir" pour réduire la population lupine. 

La préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes l'a décrit dans un communiqué comme un plan "soucieux de la préservation de l'élevage extensif et pastoral" grâce notamment à "un protocole de tirs révisé", une nouvelle "méthode d'estimation de la population lupine" ou encore "une revalorisation de 11 à 32/33% des barèmes d'indemnisation des pertes directes des éleveurs touchés".

Censé représenter un "tournant" vers un "meilleur équilibre" entre protection des troupeaux et conservation de cette espèce menacée, ce texte doit remplacer le précédent plan expiré depuis fin 2023.

Quelles réactions ?

Les associations de défense de l'environnement qui avaient claqué la porte des négociations en fin d'année, n'y ont pas assisté. Mercredi, elles se sont déclarées "déçues" et "inquiètes".

"Simplifier les tirs, c'est envoyer un très mauvais signal et ce n'est pas acceptable", a fustigé auprès de l'AFP Cédric Marteau, directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui dit "réfléchir aux moyens de contrer" le nouveau plan loups et l'arrêté du gouvernement, y compris par la
voie judiciaire.

Cela va conduire à pouvoir tirer sur davantage de loups et cela nous inquiète particulièrement, car on sait que les éleveurs ont pour ambition d'augmenter le quota de loups.

Sandrine Bélier de l'association Humanité et Biodiversité.

Le quota est actuellement fixé à 19% de la population recensée.

Augmenter les tirs, "ça ne réglera absolument pas le problème", ajoute-t-elle. "Pire, ça risque même de l'aggraver en dispersant davantage les meutes, ce qui entraînera davantage d'attaques de loups solitaires", selon la LPO.
Ces deux associations dénoncent par ailleurs la "méthode de dingues" du gouvernement.

"On nous a fait croire que le débat était ouvert, mais ni la consultation publique ni l'avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) n'ont été pris en compte. On a l'impression de prêcher dans le vent", déplore Cédric Marteau, appelant au lancement d'un "vrai débat public" et à "écouter davantage ce que dit la science" plutôt que de "céder toujours à ceux qui hurlent" le plus fort.

Que disent les éleveurs ?

"Il y a des avancées et des choses positives (....) nous restons prudents, mais ces annonces vont dans le bon sens", a réagi auprès de l'AFP Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO), branche spécialisée de la FNSEA.

"Nous cherchons simplement à protéger nos troupeaux", a-t-elle ajouté à l'AFP en indiquant que la FNO serait reçue mercredi après-midi au ministère "pour préciser" le plan.

Notre inquiétude, c'est que le gouvernement parle d'un budget de 35 millions d'euros par an dédié à la période 2024-2029, soit les mêmes valeurs que le plan précédent. Or, la population de loups augmente et son territoire va s'étendre : 53 départements en France sont considérés comme colonisés par le loup [globablement toute la moitié de la France à l'est d'une diagonale allant des Pyrénées-Atlantiques à l'Alsace, NDLR].

Francis Girard éleveur à Bauduen (Var)

France 3, septembre 2023.

Combien de loups en France ? 

Après avoir un temps disparu en France, le loup, une espèce strictement préservée, est réapparu au début des années 1990 en traversant les Alpes depuis l'Italie, et ses rangs ont progressivement grossi. Les éleveurs ont déploré plus de 12.000 bêtes attaquées en 2022. 

La région Paca abriterait environ deux tiers des 1100 loups en France, population qui ne cesse de s'accroître et inquiète les éleveurs.

Combien d'attaques ? 

En 2022, 12 500 brebis ont été tuées par le loup en France et ce triste score reste stable depuis quelques années.

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