La direction de l'enseigne d'ameublement Conforama a confirmé aux syndicats, ce jeudi 11 juillet, son projet de suppression de 1.900 emplois et de fermeture de 32 magasins en France.
Une semaine après l’annonce de 1 900 suppressions de postes et la fermeture de 32 magasins et 10 magasins Maison Dépôt, la situation est tendue.
Ce jeudi matin à Torcy, en Seine-et-Marne, des employés de Conforama ont envahi le comité central d'entreprise, alors que les 1 900 suppressions de postes annoncées ces dernières semaines ont été confirmées.
Le CCE a d'abord été suspendu
Selon franceinfo, entre 30 et 40 syndicalistes de la CGT venus de la France entière étaient présents sur le site de l’hôtel Campanile de Torcy (Seine-et-Marne) où doit se tenir le CCE.
Au moment où les représentants sont montés pour démarrer la réunion, ces salariés ont tenté d'avoir accès à la salle alors qu'ils n'en ont pas le droit. Certains ont échangé des coups avec les agents de sécurité de l'hôtel qui tentaient de les refouler (vendredi 12 juillet, le service de presse de Louvre Hotels Group nous indique que les agents de sécurité qui sont intervenus ne travaillaient pas pour l'hôtel). Le CCE a été suspendu.
Les salariés de #Conforama entrent dans l'hôtel Campanile de Torcy où se tient ce matin le Comité Central d'Entreprise. La direction doit présenter les modalités du plan social : 1900 emplois sont menacés pic.twitter.com/fHEeJc2qWU
— Maïwenn Bordron (@MaiwennBrdn) 11 juillet 2019
Un « plan de relance »
Interrogée mardi par l'AFP, la direction a seulement souligné que ce plan visait un objectif : « redresser Conforama ».
Insuffisant estime Abdelaziz Boucherit de la CGT :
Qui ajoute que "la confiance des fournisseurs s'est amenuisée" et que "le parc immobilier (du groupe) est gagé quasiment à 100 %".Ce plan de relance est loin d'être suffisant. Quand vous diminuez drastiquement les effectifs, quand il n'y a pas d'interlocuteurs pour les clients, vous ne pouvez pas espérer une relance
Une gestion « désastreuse »
Le secrétaire général de la CFDT, a dénoncé, mercredi 10 juillet, Laurent Berger a dénoncé une « absence d’anticipation » et une « gestion scandaleuse » dont les salariés font les frais d'une manière « extrêmement brutale » :
La façon dont ça se passe à Conforama, c'est proprement scandaleux. Il y a eu des choix d'entreprise qui ont été néfastes, mauvais.
Le directeur général débarqué
Une semaine après l’annonce du plan social, ce mardi 9 juillet, le conseil d'administration de Conforama, aavit révoqué mardi le directeur général du groupe Frank Deshayes. Résultats, les inquiétudes des syndicats ont été décuplées.Cette révocation est un camouflet pour lui et pour nous car c'était l'un des seuls interlocuteurs encore loyaux pour les salariés. Il se démenait pour nous.
regrette Mouloud Hammour de FO, secrétaire du comité central d'entreprise (CCE).
Désormais, il n'y a plus au CA que des représentants des créanciers.
a estimé Abdelaziz Boucherit de la CGT.
Manifestation à Nice
Le slogan résonne encore dans les têtes des clients et des salariés : "Conforama, le pays où la vie est moins chère". Aujourd'hui, c'est plutôt le pays où la vie est plus inquiétante ! Ce mardi 2 juillet, une dizaine de membres de la CGT a manifesté devant le magasin Conforama de Nice.
Sur la liste des magasins supprimés ?
Les salariés protestent contre la restructuration prévue par l'enseigne. Sur place, les employés de la célèbre chaîne de magasins de meubles, peinent à obtenir des informations du siège. Ils ont appris ce mardi soir que la magasin d'Antibes était sur la liste des magasins supprimés.Depuis plusieurs mois, dans celui de Nice, ils voient peu de clients dans ce grand magasin. Selon Miranda Dilorenzo :
(Un reportage de : J. Raclet, H.Nicolas et A.Chardon)C'est une zone qui ne vit pas beaucoup, tout le monde attend la place pour Ikea.
Réduire ses pertes
Le groupe prévoit de supprimer de 1 900 postes en France. Conforama, détenu par le groupe sud-africain Steinhoff, a confirmé mardi le lancement d'un plan de "transformation profonde et nécessaire". Ce projet de réorganisation répond à la "nécessité pour Conforama de réduire ses pertes et revenir à l'équilibre". Il passera par la fermeture de 32 magasins Conforama et de 10 magasins Maison Dépôt. Dans l'après-midi, la direction de l'enseigne a précisé :
Le calendrier et les modalités sociales de ce projet seront discutés avec les représentants du personnel dans le cadre d'une procédure d'information-consultation qui s'ouvrira le 11 juillet.
500 millions d'euros de pertes
Un projet de restructuration inévitable selon la direction car Conforama affiche des pertes cumulées à près de 500 millions d'euros. L'enseigne a aussi dû faire face aux "mutations profondes du secteur de la distribution et plus particulièrement celui de la distribution spécialisée". Sur Twitter, des internautes ne comprennent pas les raisons de ce plan social : "on nous avait dit que le travail le dimanche assure l'emploi".
On nous avait dit que le travail du dimanche assure l'emploi ?
— Etienne NGUENE (@NgueneEtienne) 2 juillet 2019
Voilà que CONFORAMA va supprimer plus de 1900 postes ?#Conforama #chomagehttps://t.co/jI8nzddR9K
Groupe historique
Conséquence : Conforama subit une forte baisse de rentabilité de son réseau de magasins. Des résultats en forte baisse pour un groupe historique et pionnier créé il y a 52 ans, en 1967. Le géant suédois Ikea, lui, est arrivé en France il y a 30 ans.