Deux jeunes gypaètes barbus, des vautours considérés comme les plus grands rapaces d'Europe, ont été lâchés samedi dans les Alpes du sud, une opération qui a mis un terme dans ce massif à un programme international de réintroduction démarré en 1986.
Menée par la Fondation pour la sauvegarde des vautours, l'opération a eu lieu en Italie, en présence de plusieurs dizaines de curieux et passionnés, à Entracque (Piémont) dans le parc naturel Alpi Marittime qui jouxte celui du Mercantour, en France.
Acheminés à dos d'homme
Deux poussins mâles de trois mois, pesant 6 kilos chacun, arrivés vendredi du zoo d'Ostrava (République tchèque), ont été acheminés à dos d'homme jusqu'à leur nid, sur un piton rocheux difficile d'accès à plus de 1.500 m d'altitude. Disposant d'eau et de nourriture, les bébés, nommés Roman et Herculis, vont être observés pendant deux mois par les ornithologues, qui vont s'assurer qu'ils s'adaptent correctement à leur nouvel environnement.Soutien de la fondation Prince Albert II de Monaco
Les deux poussins ont été prénommés ainsi en référence à des quartiers de Monaco, à la demande de la Fondation Prince Albert II de Monaco qui finance depuis 2008, à hauteur de 25.000 euros par an, la réintroduction de cette espèce dans le Mercantour et chez son homologue transalpin.Au total, 38 zoos et 5 centres d'élevage en Europe participent à ce programme qui aura permis, en trois décennies, de réintroduire 235 gypaètes barbus dans les Alpes françaises, suisses, autrichiennes ou italiennes, ainsi qu'en Andalousie et dans les Cévennes.
Victimes des chasseurs
Victime des chasseurs et des empoisonnements accidentels, le gypaète barbu avait disparu du massif alpin en 1913. En Europe, l'espèce n'avait réussi à se maintenir qu'en Crète, dans les Pyrénées et en Corse."La croissance démographique de la population des gypaètes, même si elle est lente car seul un petit survit chaque année au sein de chaque couple, est aujourd'hui très satisfaisante dans les Alpes, avec 33 couples qui s'y reproduisent",
s'est félicité José Tavares, directeur de la Fondation pour la sauvegarde des vautours.