Les "prélèvements" de deux loups, abattus ce week-end dans les Alpes-Maritimes, provoquent la colère de plusieurs associations de défense des animaux qui demandent "l'annulation des battues" qu'elles jugent "illégales".
"En autorisant des tirs de loup à l'occasion de battues de chasse, le gouvernement se met en dehors du cadre des rares dérogations éventuelles prévues par les textes internationaux, et en dehors des règles qu'il a lui-même édictées dans le +Plan loup+ et dans les arrêtés interministériels du printemps dernier", s'indignent dans un communiqué plusieurs organisations, dont l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).
Une louve a été tuée par un chasseur à Saint-Etienne-de-Tinée, dans le parc national du Mercantour, samedi, et un loup a été abattu par un autre chasseur hier à Beuil, aux portes du parc du Mercantour.
Ces animaux ont été abattus conformément à un arrêté de la préfecture des Alpes-Maritimes annonçant le 20 septembre que les chasseurs pourraient désormais participer au prélèvement de loups, répondant ainsi à "la détresse exprimée par des éleveurs des Alpes du Sud".
Plan Loup "2013-2014"
Au niveau national, le "plan loup" 2013-2017, entré en vigueur au printemps, prévoit que 24 loups peuvent être tués durant la première année au sein d'une population estimée par les autorités à 250 animaux en France."On tire des loups sans aucune règlementation alors que les troupeaux descendent des alpages! On est sur une dérèglementation totale sur une espèce protégée", s'est indigné auprès de l'AFP Pierre Athanaze, président de l'Aspas.
Tribunal administratif de Nice saisi
Il a par ailleurs indiqué que l'Aspas avait saisi le tribunal administratif de Nice "pour exercice illégal de la chasse au loup".10 loups tués depuis le début de l'année dans les Alpes-Maritimes.
Selon les défenseurs des bêtes, 10 loups ont été tués depuis le début de l'année en France, tous dans les Alpes-Maritimes."Quant à la louve tuée, elle était allaitante. Ses louveteaux sont condamnés à mourir d'une longue agonie", a déploré M. Athanaze.