Eric Ciotti, secrétaire général-adjoint du parti Les Républicains, a jugé mercredi "ahurissant" le débat sur la déchéance de nationalité, accusant François Hollande d'avoir "menti à la représentation nationale" réunie en Congrès à Versailles au lendemain des attentats de Paris.
"Apprendre hier (mardi) de la voix de la Garde des Sceaux, qui plus est depuis l'étranger, que cette réforme, annoncée solennellement par le président de la République au Congrès de Versailles était retirée du texte est un pur scandale, aussi bien sur la forme que sur le fond", a déclaré M. Ciotti sur France 2.
"M. Hollande a menti à la représentation nationale, à Versailles. Il n'est pas digne aujourd'hui d'exercer cette responsabilité qui nécessite du sang-froid, qui nécessite du courage, qui nécessite de la vérité"
"M. Hollande a menti à la représentation nationale, à Versailles. Il n'est pas digne aujourd'hui d'exercer cette responsabilité qui nécessite du sang-froid, qui nécessite du courage, qui nécessite de la vérité", a-t-il accusé. François Hollande avait annoncé le 16 novembre devant le Congrès l'inscription
dans la Constitution de la déchéance de nationalité des binationaux nés français condamnés pour acte de terrorisme, trois jours après les attentats jihadistes de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts.
Depuis, de nombreuses critiques se sont élevées à gauche contre cette mesure. Le projet de révision constitutionnelle, qui doit être officiellement dévoilé mercredi en Conseil des ministres, "ne retient pas" cette disposition, a affirmé la ministre de la Justice Christiane Taubira, dans un entretien sur la radio algérienne Chaîne 3 diffusé mardi.
Les 4 vérités - Eric Ciotti - 2015/12/23
"Tout ça est ridicule"
"Tout ça est ridicule, tout ça est ahurissant. M. Hollande se voyait en père de la Nation, en nouveau Clemenceau, en fait il n'est que pépère, selon le surnom dont l'ont affublé ses propres collaborateurs", a poursuivi le député des Alpes-Maritimes. "Personnellement, je ne voterai pas cette réforme constitutionnelle s'il n'y a pas la déchéance de nationalité. Je le dis très clairement, cette réforme, c'est un piège politique et nous ne sommes pas obligés de tomber dans tous les pièges politiques tendus par le machiavélique M. Hollande", a encore dit Eric Ciotti.Cette réforme, c'est un piège politique
Interrogé sur la peine d'indignité nationale, présentée par des proches du chef de l'Etat comme une possible alternative à la déchéance de nationalité, Eric Ciotti a rappelé que son parti l'avait "soutenue à l'Assemblée nationale", mais que "le gouvernement s'y était opposé avec la plus grande des énergies". Il a aussi fait valoir que cela n'avait "rien à voir" avec la déchéance de nationalité. "L'indignité nationale, elle concerne des Français qui vont être privés de droits civiques", alors que la déchéance s'adresse à ceux qui ont la double nationalité, a-t-il expliqué.
Finalement la déchéance de nationalité est bien retenue par le gouvernement
Le projet de révision de la Constitution présenté mercredi en Conseil des ministres retient finalement bien la déchéance de nationalité pour tous les binationaux condamnés définitivement pour terrorisme, a annoncé Manuel Valls après plusieurs jours de tergiversations gouvernementales.Lors d'une conférence de presse à l'Elysée après la réunion de l'exécutif, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement a par ailleurs décidé de suivre "point par point" les remarques faites par le Conseil d'Etat sur la déchéance.
Sur Europe1, Eric Ciotti s'est "réjoui" du maintien de la déchéance de nationalité et a appelé à la démission de la ministre de la Justice, qui avait critiqué la mesure.
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— Europe 1 (@Europe1) 23 Décembre 2015