État de catastrophe naturelle : "nous sommes à l'arrêt, abandonnés, dans l'incapacité de nous projeter"

Ce vendredi 12 juin, l'état de catastrophe naturelle a été reconnu pour une quarantaine de communes des Alpes-Maritimes. La famille B. à Carros près de Nice n'en bénéficiera pas. 6 mois après les inondations qui ont tout bouleversé, elle garde l'espoir de retrouver un jour sa maison.

Le 27 janvier, l'état de catastrophe naturelle sur la commune de Carros était refusé. Alors, ce vendredi 12 juin, ils ont d'abord cru à une victoire. Une quarantaine de communes des Alpes-Maritimes étaient finalement reconnues en état de catastrophe naturelle suites aux fortes précipitations de novembre et décembre 2019.

Immense soulagement pour les sinistrés, mais à Carros, pour la famille B., l'espérance a été stoppée net.

Travaux estimés entre 300 000 et 420 000 euros

Si coulées de boue et inondations ont été retenues pour leur commune, cet arrêté ne changera rien à leur réalité. Ils n'ont droit à aucune indemnisation. Leur cas relèverait plutôt d'un glissement de terrain. Les travaux sont estimés entre 300 000 et 420 000 euros.

Ils vivaient dans une maison de 220 m2 chemin du Claret.

Aujourd'hui, Ludivine, Vrej et leurs quatre enfants sont toujours logés dans un appartement de 50m2, mis à leur disposition par la mairie de Carros qui les soutient dans leurs démarches. Le petit dernier est né ce 1er juin. Ses frères et soeurs sont âgés de 7, 10 et 12 ans. 

On est dans le flou complet, 6 mois après, alors que l'expertise réalisée a conclu que seule une reconstruction rapide permettrait la garantie pérenne de la stabilité de notre maison.

Difficile de se projeter explique, ce père de famille qui multiplie les démarches et recours auprès de l'Etat et de son assureur. Vrej B. ne veut pas perdre espoir. Pour lui, cette reconnaissance de catastrophe naturelle va forcément pouvoir aboutir à une solution qui leur permettra d'entrevoir des jours meilleurs. Ils sont endettés pour encore 15 ans minimum.

Même si nous ne sommes pas concernés par cette reconnaissance d'état de catastrophe naturelle, c’est quand même un bon pas en avant et ça nous redonne espoir. Un espoir que nous avions perdu. Jusqu'à présent, nous étions dans le chaos total.

6 mois après cette catastrophe, la famille continue de transmettre, sans arrêt, les documents nécessaires à son combat. L'assurance a finalement décidé de lui accorder " à titre exceptionnel" 10  000 euros de frais de relogement pour une durée d'1 an. 

On ne comprend pas. Pour nous, la catastrophe naturelle est évidente. C'est bien la pluie qui a provoqué tout ça. On a l'impression que ni l'Etat, ni les assureurs ne se rendent compte de notre situation.

L'expert mandaté a imputé la responsabilité de l'effondrement du terrain à un sous-dimensionnement des murs de soutènement, argument contesté par l'avocat de la famille qui a saisi le tribunal administratif de Nice pour faire reconnaître, également, le caractère anormal de l’intensité du cumul pluviométrique tombé cette nuit du 20 décembre 2019.

23 décembre 2019, un bref passage à la maison pour récupérer les cadeaux des Noël

La nuit du 20 décembre 2019, la famille assiste, impuissante, à l'effondrement de son terrain. La maison, achetée il y a 4 ans, est sous le coup d'un arrêté de mise en péril imminent. Pour Noël, les 3 enfants et leurs parents obtiennent l'autorisation de retourner brièvement sur place pour récupérer les cadeaux.

3 mois après cette épreuve, la famille intègre un appartement qui lui a été proposé par la commune de Carros. Nous l'avions suivie le jour du déménagement.

Toute la famille s'installe alors à 500 m de la maison et pouvait encore l'apercevoir, au loin, entre les feuilles des arbres.

> Voir l'arrété de catastrophe naturelle pour Carros : inondations et coulées de boue du 20 décembre 2019.

 

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