Grasse : après les nouvelles analyses de l'eau, les 92 cas de cryptosporidiose restent une énigme

L'eau du robinet est-elle responsable des cas de cryptosporidiose dans le bassin grassois ces dernières semaines ? Les nouveaux prélèvements réalisés hier jeudi 21 novembre n'ont pas permis de mettre en évidence la présence du parasite dans le réseau. Les mesures de précaution restent en vigueur.

La mairie de Grasse suit ce dossier heure par heure. Ce vendredi soir, elle vient de recevoir les résultats des toutes dernières analyses. Sur les prélèvements réalisés hier par l'Agence Régionale de Santé en 9 points du réseau d'alimentation en eau potable du bassin grassois, aucun ne fait état de la présence du Chryptosporidium, ce parasite responsable de diarrhées et de forts maux de ventre chez l'homme.

Pourtant, depuis le 7 octobre dernier, 92 cas avérés de chryptosporidiose ont été recensés à Grasse et dans une dizaine de communes environnantes.

L'eau en est-elle à l'origine ?
L'ARS reconnait qu'un doute plane sur une éventuelle contamination du canal du Foulon, après les fortes pluies de cet automne. Mais ses analyses, à l'heure actuelle, ne le confirment pas.

Le parasite détecté dans une borne incendie

En début de semaine, Suez, gestionnaire des réseaux d'eau de la ville de Grasse a réalisé de son côté ses propres prélèvements. Ces analyses ont bel et bien révélé une contamination, en un seul et unique point du réseau, dans de l’eau ayant stagné dans une borne incendie.
C’est la raison pour laquelle de nouveaux prélèvements ont été réalisés. 
 

Les mesures de précaution sont maintenues

Selon la mairie de Grasse, "tant que l'épidémie perdure, des prélèvements continueront d'être effectués quotidiennement. Et en attendant, les mesures de précaution sont maintenues".

Des consignes ont été envoyées aux consommateurs :

Vendredi matin, le maire de Grasse, Jérôme Viaud, a ordonné "des livraisons de bouteilles d'eau dans toutes les crèches, les 23 groupes scolaires, dans les portages à domicile pour les personnes âgées".

Ce vendredi 22 novembre le maire de Grasse détaille les mesures de précautions prises suite à la suspicion de contamination de l'eau du robinet. ©France 3 Cote d'Azur


Mouans-Sartoux, premières mesures


A Mouans-Sartoux, aussi, la Direction Enfance Jeunesse Education de la ville demande aux écoliers de ne pas consommer l'eau du robinet. Des bouteilles d'eau ont été distribuées ce vendredi matin aux élèves.

10 communes potentiellement concernées

Dans son communiqué publié ce vendredi soir, l'Agence Régionale de Santé préconise de maintenir des mesures de précaution dans 10 communes :
  • Bar-sur-Loup
  • Mouans-Sartoux
  • Châteauneuf-de-Grasse
  • Gourdon (le Pont du Loup)
  • Grasse
  • Le Rouret
  • Opio
  • Roquefort les Pins (pour partie)
  • Valbonne
  • Villeneuve Loubet (le Val d’Azur).

Elle conseille à la population concernée, et plus particulièrement aux personnes immunodéprimées ou greffées, de :
  • Consommer de l’eau embouteillée ou de faire bouillir l’eau du robinet pendant 2 minutes avant de la consommer ou de l’utiliser pour la préparation des aliments ;
  • Préparer les biberons avec de l’eau embouteillée ;
  • Se laver les mains régulièrement avec une solution hydro-alcoolique suivie de séchage, pour éviter la transmission du parasite.
Selon l'ARS, l'eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche, les usages ménagers.

Par mesure de précaution, il a également été décidé de : 
  • Réaliser une purge de tous les réseaux d’eau concernés en période nocturne ; 
  • Modifier l’alimentation en eau pour les communes de Grasse, Châteauneuf de Grasse, Mouans-Sartoux, Opio, Roquefort-les-Pins, le Rouret et Valbonne pour diminuer au maximum les apports du canal du Foulon.

Les services de la ville d'Antibes Juan-les-Pins ont de leur côté été saisis à de multiples reprises par des administrés inquiets de la potentielle présence de la bactérie. A ce jour, la commune  n’est pas concernée. En effet, l’eau distribuée à Antibes Juan-les-Pins ne provient pas des même sources que celles qui alimentent Grasse.
 

► Retour sur une semaine de doutes :

Le maire de Grasse Jérôme Viaud avait saisi les services de l'Agence Régionale de Santé, qui dans l'attente des résultats, s'était voulue rassurante. 
L'agence avait d'abord annoncé qu'il n'y avait aucune contre indication à boire l'eau du robinet de Grasse. 

La cryptosporidiose, définition


La cryptosporidiose est une maladie parasitaire. Selon le communiqué de l'ARS, ce parasite est présent naturellement dans l'environnement et la contamination se fait soit par contact direct avec un animal ou un humain porteur du parasite présent dans les selles, soit par contact indirect par consommation d'eau ou d'aliments contaminés. 
Le canal du Foulon alimente en eau potable 90 000 habitants
Long de 26 kilomètres, le canal du Foulon capte l'eau de deux sources situées à Gréolières et à Cipières, pour alimenter en eau potable 9 communes des Alpes-Maritimes : Grasse, Chateauneuf-Grasse, Opio, Le Rouret, Le Bar-sur-Loup, Valbonne, Mouans-Sartoux, Gourdon, et Roquefort-les-Pins.
Le réseau Foulon approvisionne en eau potable 90 000 habitants. C'est la ressource principale, elle représente 66 % de l’eau qui arrive au robinet de ce bassin de population.
Constuit il y a 100 ans, le canal est en mauvais état, et fait l'objet d'un important plan de renouvellement de la canalisation échelonné sur plusieurs années. Les travaux ont déjà commencé du côté de Gourdon, l’objectif étant de remplacer la totalité du réseau à raison d’un kilomètre par an. Coût total : 30 millions d’euros.
Le canal du Foulon est géré par le Syndicat Intercommunal des Eaux du Foulon (SIEF), créé en 2017 et présidé par Jérome Viaud, le maire de Grasse.
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