La préfecture des Alpes-Maritimes recommande aux enfants en bas âge, femmes enceintes et personnes âgées de ne pas consommer l’eau du robinet, car elle contient un taux de sulfates dépassant (légèrement) le seuil fixé par le code de la santé publique.
À Mouans-Sartoux, l'eau du robinet favorise le transit intestinal dans des proportions un peu trop élevées... "Des éventuels effets laxatifs" qui conduisent la préfecture des Alpes-Maritimes, dans un arrêté publié ce jeudi, à recommander aux enfants en bas âge, femmes enceintes et personnes âgées ou fragiles de ne pas consommer l’eau du robinet.
En cause, la concentration en sulfates supérieure à la référence de qualité fixée à 250 mg/L par le code de la santé publique. "Épisodiquement, on peut en effet atteindre des pointes jusqu’à 320 mg/L" reconnait Pierre Trami, le PDG de la société d'économie mixte locale (SEML) des Eaux de Mouans, joint par France 3 Côte d'Azur.
Un effet collatéral de la sécheresse ?
Ce dépassement du seuil règlementaire serait une conséquence de la sécheresse qui frappe les Alpes-Maritimes depuis un an. "Nous avons une eau naturellement très minérale à Mouans-Sartoux, et cette année la concertation en minéraux est encore plus importante en raison de la faible pluviométrie" explique Pierre Trami.
Cette concentration en sulfates reste relativement modérée comparée à certaines eaux minérales du commerce, dans lesquelles elle peut atteindre 1500 mg/L. Pour autant, l'arrêté signé par le préfet des Alpes-Maritimes met en demeure la SEML des Eaux de Mouans "de régulariser la situation dans un délai d'un an".
Plus d'un million d'euros de travaux
"Nous allons établir autour de la source de la Foux un périmètre de protection, pour surveiller tout éventuel rejet qui favoriserait l'apport de sulfates. Nous allons également profiter des travaux de modernisation de la station de traitement d’eau potable pour installer de nouvelles membranes de filtration qui réduiront le taux de sulfates mais aussi de pesticides et de polluants éternels" précise le PDG de la SEML.
Ces travaux seront engagés dans un délai d’un an, pour un montant estimé entre 1,2 et 1,5 million d’euros. En attendant, l'eau du robinet reste parfaitement consommable pour les personnes non fragiles, et elle peut être utilisée par tous pour les besoins d'hygiène, y compris le lavage des dents.