C'est une fleur dont le parfum est très capiteux, et comme la rose, elle entre dans la composition des fragrances les plus connues. Et dans le pays grassois, la récolte bat son plein.
Le jasmin, c'est comme la centifolia (la rose de mai utilisé en parfumerie), ça ne se cueille pas n'importe comment !
Au Domaine de Manon, à Grasse, on en sait quelque chose ! Voilà quatre générations qu'on cultive cette petite fleur blanche au parfum entêtant, qui entre dans la composition de parfums très connus de grandes marques.
D'ailleurs, la récolte qui bat son plein et comme chaque année, elle est pré-vendue.
Et quand on ramasse la feuille et la tige, il faut se lever au petit matin quand la matière première est chargée de molécules olfactives et que le soleil n'est pas encore trop fort. Et il y a un petit bruit sec ! La cueillette requiert beaucoup d'attention.
Ce petit clac, c'est la fleur du matin. Il faut être très délicat, bien patient. Le tout, c'est de prendre la tige et la fleur en même temps !
Sébastien Gontard, cueilleur de jasmin
Et une fois ramassée il faut faire vite, car la fleur s'oxyde.
Constat de Carole Biancalania, du Domaine de Manon cette année, le changement climatique est clairement perceptible.
Cette saison, et c'est de plus en plus récurrent, on a des différences de production journalière, c'est vraiment incroyable. C'est beaucoup moins harmonieux qu'autrefois, à l'époque de mes grands-parents ou de mes arrière-grands-parents, c'est beaucoup plus aléatoire.
Carole Biancalana, Domaine de Manon
Un seul chiffre : la production quotidienne va de 3 à 20 kilos de fleurs et la fragrance varie également d'un jour à l'autre.
Et un kilo de jasmin, c'est 8 000 fleurs et 650 kilos de fleurs sont nécessaires pour faire un litre d'absolu, la plus forte concentration de parfum !
Dans le monde, il existe plus de 200 variétés de jasmin différentes. Il s'agit d'une plante tropicale originaire d'Asie qui s'est étendue sur le pourtour méditerranéen. Son nom ? “Yasmin” ce qui en persan signifie “Cadeau de dieu”.
Pourquoi le jasmin à Grasse ?
Le parfumeur grassois Galimard a trouvé l'explication. Ce sont les tanneurs de la ville qui ont eu l'idée de cultiver le jasmin avec un but : parfumer le cuir de ses huiles florales odorantes, et notamment les gants destinés à la noblesse.
Et voilà comment le terroir grassois est devenu la capitale mondiale du parfum !