Les stars du mois de mai ne sont pas toutes sur le tapis rouge de Cannes. La rose de mai, cultivée du côté de Grasse et de Pégomas, en est une aussi. C'est elle qui va orienter toutes les futures créations en termes de parfums à la renommée mondiale.
Actuellement, c’est du côté de Pégomas dans les Alpes-Maritimes que la rose de mai se cultive.
Non seulement la flagrance de la mythique centifolia, dite aussi la rose de mai, est formidablement entêtante, mais elle a en plus une histoire qui remonte au XIXe siècle.
À l’origine de la centifolia, il y avait bel et bien 100 pétales par fleur. Au fil du temps, son évolution a réduit le nombre à 50. Nous avons profité de cette évolution pour avoir une fleur avec beaucoup plus de senteurs et beaucoup plus complexe.
Fabrice Bianchi, directeur de l'exploitation MULà France 3 Côte d’Azur
Un défaut qui s'est finalement transformé en atout. Moins de pétales donc pour une fleur de plus belle qualité.
"C’est la richesse du numéro 5"
La rose de mai se cueille en ce moment même à Pégomas, à quelques kilomètres de Grasse.
La famille Mul lui consacre six hectares de terrain depuis cinq générations. Un trésor jalousement réservé par l’une des plus grandes marques françaises qui l’utilise dans ses formules.
On a aujourd’hui une technique moderne qui nous permet de déceler toutes les molécules odorantes et on en a trouvé plus d’une centaine ! Les facettes les plus emblématiques concernent des notes rosées ou épicées, fruitées, métalliques, parfois même miellées. Cela fait la richesse du numéro 5.
Olivier Polge, nez-parfumeur de Chanelà France 3 Côte d’Azur
C’est au bout du champ de roses de mai que la mise en sacs a lieu.
Pour ne pas les écraser, les fleurs sont posées sur des grilles superposées avant d’en extraire la quintessence.
Pour nous, l’idée c’est d’aller le plus rapidement possible, entre la cueillette, la mise en sac et l’acheminement de ces sacs de roses cueillies à notre usine d’extraction.
Jean-François Vieille, directeur de l'usine de transformationà France 3 Côte d’Azur
La concrète sera filtrée pour donner la concentration ultime du parfum de la rose. Ce sera ensuite au créateur d’éventuellement y ajouter du jasmin qui, à son tour en septembre, sera le prochain à livrer son parfum. Une course effrénée vers les meilleures senteurs et arômes qui ne s'arrête jamais.
(Avec Magali Roubaud-Soutrelle, à Pégomas)