Deux ministres, celle de la Santé et celui de l'Économie sont visés par des palintes. Elles sont déposées au tribunal de Grasse pour non-assistance à personne en danger dans l'affaire du Levothyrox, dont certains patients se plaignent du changement de formule.
Selon la plainte, révélée par Nice-Matin et que l'AFP a pu consulter, la plaignante, Mme Anne-Catherine Colin-Chauley, se base sur les articles du Code pénal concernant "l'abstention volontaire de porter assistance à une personne en péril".
Elle vise nommément ces deux ministres mais aussi le laboratoire Merck fabricant de ce médicament, contre qui elle a déjà déposé plainte pour un autre motif, et l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Elle vise également, cette fois contre X, les médecins et pharmaciens "ayant refusé de prendre en considération les symptômes indésirables de leurs patients", les journalistes et les médias qu'elle accuse d'avoir "orienté les informations" et enfin les députés, sénateurs et maires qui n'auraient pas "honoré leur devoir d'intérêt général".
La plaignante, elle-même sous Levothyrox et avocate au barreau d'Ajaccio, reproche à la ministre de la Santé Agnès Buzyn de n'avoir "pas su gérer la crise sanitaire"
et au ministre de l'Economie Bruno Le Maire de ne pas "avoir essayé de transacter (sic) avec le laboratoire Merck".
"Alerte Thyroïde"
Cette avocate domiciliée à Mougins a créé un collectif "Alerte Thyroïde" auquel, selon elle, 600 personnes auraient déjà adhéré.
Elle avait aussi été la première à déposer plainte fin août, à titre personnel, contre Merck pour mise en danger de la vie d'autrui après avoir constaté des effets indésirables dus à la nouvelle formule, mises sur le marché fin mars, de ce médicament prescrit à 3 millions de personnes en France pour traiter des pathologies thyroïdiennes..
Elle a déposé fin octobre 100 plaintes de particuliers se joignant à son action. Elle doit en déposer jeudi 200 autres, selon elle, toujours pour mise en danger de la vie d'autrui. Toutes ces plaintes sont enregistrées à Grasse puis transmises au tribunal de grande instance de Marseille qui a ouvert une enquête préliminaire et centralise les demandes des patients. Mme Colin-Chauley avait déjà attaqué les autorités ministérielles et administratives devant le tribunal administratif de Nice, qui a toutefois rejeté ses demandes de "mesures d'instruction contre l'ANSM" et de "mesures utiles à prendre par la ministre de la Santé et le ministre de l'Economie". - Avec AFP