Dans l’arrière-pays grassois, un village d’à peine plus de 200 âmes compte désormais 25.700 nouveaux pensionnaires. Des panneaux solaires ont été installés pour produire de l’électricité sans dégager de gaz à effet de serre.
Officiels et industriels ont inauguré "une ferme solaire" au village de Saint-Auban (Alpes-Maritimes), ce vendredi 14 octobre, au pied des massifs rocheux du Pensier qui surplombent la localité.
Dans ce décor provençal, le soleil est bel et bien là, y compris en plein cœur de ce mois d’octobre. Cette ressource, qui ne se tarit jamais sur la Côte d’Azur, y est désormais captée pour produire de l’électricité.
Production de 11,5 Mégawatts
Cette centrale solaire capable de produire à pleine puissance 11,5 Mégawatts. Cette surface de près de 26.000 panneaux photovoltaïques posés au sol peut alimenter environ 3.500 foyers azuréens désormais, hors chauffage - la consommation énergétique la plus gourmande.
Cette solution permet aussi, chaque année, d’éviter de rejeter quelque 800 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, un gaz à effet de serre particulièrement combattu en termes d’émissions.
Aucune pollution visuelle ?
Le terrain sur lequel a été installée cette nouvelle centrale est la propriété du département des Alpes-Maritimes. Avec une emprise foncière de 10 hectares, l’installation ne passe pas inaperçue.
Claude Ceppi, le maire de la commune de Saint-Auban, l’affirme : "Aucun de mes administrés n’a manifesté contre cette centrale. Le terrain appartenant au Département, ce sont eux qui ont fait la demande à la préfecture".
Ce projet a ensuite été validé à l’échelon local : "Nous avons été consulté et c’est passé en conseil municipal pour que cette centrale se fasse."
Une installation qui ne dénature pas non plus le paysage environnant pour le premier édile : "La commune de Saint-Auban est divisée en quatre hameaux. Le seul hameau où la centrale est visible est celui des Lattes et, disons, sur 300 mètres depuis la route, car il y a beaucoup de forêt autour". Saint-Auban compte en effet près de 1.700 hectares de forêt domaniale.
L’installation ne garantit pas pour autant, directement, une autonomie énergétique de Saint-Auban, car la centrale est reliée au poste source géré par EDF - Electricité de France.
Le Département à la manœuvre
Sur place ce 14 octobre lors de l’inauguration, Charles Ange Ginésy, le président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, et deux sociétés dévolues à l’aboutissement de ce projet ont expliqué cette démarche qui colle au plus près de la sobriété énergétique du moment.
La première est la société française Akuo, chargée du développement et du financement du site, ainsi que de sa maintenance et de son exploitation. GenSun, implanté à Montpellier, est le constructeur de la centrale.
Retenue lors d’un appel à projets, cette nouvelle centrale est une première. "L’inauguration de cette centrale photovoltaïque va dans le sens de la transition énergétique, pilier de la stratégie GREEN Deal du Département. La SEML (Société d’Économie Mixte Locale, ndlr) GREEN Energy 06 a été créée à cet effet en 2021 pour élargir l’action du Département et accélérer le développement local d’énergies renouvelables", explique celui qui préside le Département.
Cette démarche proactive, qui a fait appel à de nombreux acteurs, s'inscrit dans l'air du temps pour Nicolas Maccioni, directeur délégué d’Akuo France: "Nous constatons aujourd’hui que l’énergie n’est plus seulement entre les mains des producteurs et nous en félicitons. Aujourd’hui, nous pouvons tous devenir des véritables acteurs de la transition écologique en donnant du sens à notre épargne."
Préserver la biodiversité
L'effort des autorités s'est aussi concentré sur la préservation du site et la pérennité d'une telle entreprise à vocation écologique.
Deux éleveurs et un apiculteur s’installeront sur le site. Cette centrale s’accompagne de nombreuses mesures environnementales établies notamment avec France Nature Environnement et la LPO PACA.
Charles Ange Ginésy, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes
"Plusieurs zones telles qu’un îlot de sénescence d’une surface équivalente à celle de la centrale, un espace de pacage, de production de miel local, un réservoir de biodiversité et un chemin pédagogique sont répartis sur le site de la centrale", ajoute Charles Ange Ginésy.
De là à le transformer en site touristique, il n'y a qu'un pas. Certainement de quoi faire de l'endroit l'un des plus branchés de l'arrière-pays grassois.