Inondations : comment les communes de la Côte d'Azur tentent de s'adapter

En ce début du mois d'octobre, toutes les autorités sur le département sont en alerte, la période des orages et des risques d'inondations arrive. Différents dispositifs ont été récemment mis en place afin de prévenir ces risques.

Les prévisions météorologiques annoncent les premières précipitations dans le courant du mois d'octobre, alors que les commémorations des drames passés viennent à peine de se terminer.

Deux ans après le passage dévastateur de la tempête Alex, les travaux, eux, sont toujours en cours. Le premier objectif est de réparer les dégâts causés et surtout d'aménager les lits des cours d'eau concernés afin de favoriser la résilience des espaces naturels. 

Les risques d'inondations

Les dégâts les plus dévastateurs ont été causés par les épisodes méditerranéens. Ces orages intenses ont un niveau de pluie équivalent à plusieurs mois de précipitations. Ils sont créés par des remontées d'air chaud, humide et instable en provenance de la mer Méditerranée, et se heurtent ensuite à une barrière rocheuse, en l'occurrence les Alpes.

C'est en refroidissant brutalement que l'air chargé de vapeur se transforme en déluge. Ces épisodes se produisent généralement en automne, au moment où la mer est la plus chaude, et son évaporation la plus importante.

Fin juillet, on a noté des températures de la Méditerranée entre 27 et 30°, soit 4 à 6°C au-dessus de la normale. La mer a été chaude cet été et cela joue sur la puissance d'un éventuel épisode méditerranéen

Tristan Amm, prévisionniste à Meteo-France

De plus cet été, les Alpes-Maritimes ont dû faire face à une sécheresse exceptionnelle. Par exemple, le  bassin versant "Roya, Bévéra et côtiers Mentonnais" est toujours en "crise sécheresse". Les mesures de restriction sont maintenues pour toutes les communes de la Communauté de la Riviera française (Carf) jusqu'au 15 octobre.

Contrairement à un sol légèrement humide qui permet l'écoulement d'une partie des précipitations, un sol asséché n'est plus en capacité d'absorber les pluies et provoque un surrisque de crues, d'inondations et des glissements de terrain.

En ce début octobre, la vigilance de toutes les autorités compétentes est accrue, et ces dernières comptent désormais sur les récents dispositifs mis en place afin d'éviter le pire. Une nouvelle fois.

La surveillance des cours d'eau

Lors de ces orages torrentiels, les rivières et les fleuves sont sortis de leur lit, prenant de cours la population, les autorités, et les secours. Afin d'anticiper au mieux les crues, dans la vallée de la Roya, 7 stations de suivi ont été installées.

Composés d'une échelle métrique et d'une caméra, ces équipements permettent de mesurer en temps réel la hauteur et le débit des fleuves et des rivières.

Raphaëlle Dreyfus, responsable du pôle hydro-météorologique et de la gestion de crise au SMIAGE, précise que les données recueillies permettront de déclencher un système d'information destiné aux municipalités dont elle a la responsabilité en termes d'alerte. Ces stations sont implantées au niveau de Breil-sur-Roya, Fontan, Saorge, Saint-Dalmas-de-Tende et trois dispositifs sur le territoire de Tende.

De plus, une vingtaine de radars pluviométriques est également en cours d'installation. Ils permettront d'améliorer la cartographie en temps réel des chutes de pluie, de grêle et de neige. Cette cartographie était jusqu'alors élaborée à partir de capteurs situés en hauteur. 

Les infrastructures résilientes : l'exemple de Mandelieu-la-Napoule

À Mandelieu-la-Napoule, les inondations de 2015 avaient fait 8 morts. En 2019, des pluies diluviennes se sont abattues deux fois en six jours d'intervalle. Face à ces drames, la municipalité a mis en place un projet qui repose sur plusieurs axes.

Tout d'abord, elle projette la "renaturalisation" de 40 hectares. Pourtant, son territoire, qui s'étend sur 3.137 hectares, comporte 70% de terres inconstructibles. Ces parcelles (Parc Emmanuelle de Marande, Parc de l’Argentière et les Vergers de Minelle) seront sanctuarisées comme une zone d’expansion de crues et transformées prochainement en parc urbain.

Des batardeaux ont aussi été mis en place à l'entrée d'une vingtaine de résidences sensibles, déjà impactées durant les inondations de 2015.

Le changement le plus visible dans le paysage est la construction dun bassin écrêteur de crues de 5.500 m² pour un volume de stockage d’environ 13.000 m³. Situé en sortie immédiate des gorges, il permettra de stocker un volume correspondant à une crue centennale et protègera le quartier de la Théoulière, situé en contre-bas, et le centre-ville.

En amont, ce bassin est associé à un piège à embâcles. La municipalité s'est également doté de deux véhicules d'urgence amphibies et tout-terrain.

L'information des habitants

Lors des derniers événements météorologiques dramatiques, la question de la communication aux populations est souvent revenue sur la table. Le constat est clair, la culture du risque chez les Maralpins doit être améliorée.

Parmi les dernières innovations, un nouveau dispositif d'alerte et d'information des populations, développé par le ministère de l'Intérieur, a été mis en place depuis le 21 juin 2022, le FR-Alert. Il envoie des notifications sur les téléphones mobiles des habitants confrontés à un risque imminent : catastrophe naturelle, accident biologique, chimique ou industriel, acte terroriste.

Le gouvernement précise : "Si vous vous trouvez dans une zone confrontée à une menace ou à un grave danger, vous recevez une notification accompagnée d'un signal sonore spécifique et d'une vibration, même si votre téléphone mobile est en mode silencieux. En revanche, vous ne la recevez pas si votre smartphone est en mode avion ou éteint."

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